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qu’ayant faict différer la tenue de noz estatz tant qu’il m’a esté possible en attendant la venue de vos deslégués ; enfin pour ne retarder davantaige l’assemblée j’ay procure qu’ils ont layssé ample procuration pour négotier et accorder de ceste affaire. Et arrivé qu’a esté le seigneur de la Motte, vostre envoyé, en l’absence de monsieur de St Vital, qui est encore en Gévauldan, j’ay assemblé le commis de monsieur le vicomte de Polignac et les consulz de ceste ville ausquels ledit pouvoir a esté donné et à moy, lesquels avoir entendu ce qu’a esté bien remonstré par ledit sieur de la Motte. Ils vous supplient croire que s’ilz avoient le pouvoir pareil à la volonté et à l’affection qu’ils ont à voir succéder les entreprinses qui se présentent à une bonne et heureuse fin, qu’ils se fussent offerts de vous présenter et accorder une plus grande et favorable condition qu’ils ne font, mais estant ce dioceze des plus petitz et pauvres du pays de Languedoc, ayant soustenu la guerre despuis le commencement jusqu’à présent, ils vous supplient vouloir prendre contentement que, libérallement, pour l’armée que sera levée pour la prinse et réduction de la ville de St-Agrèpve, des chasteaux de Fay et de Beaudisné, ils veulent entrer et contribuer, en toute la despense quy sera faicte, pour ung quart ; oultre ce vous prester quatre pièces d’artillerie qu’ilz ont en Gévauldan. Et après la prinse desdites villes et chasteaux, si Dieu le permet, accordons vous former deux compaignies de gens de pied soldoyées pour le temps que sera arbitré par le Seigneur de St-Vital et aultres seigneurs du pays, pour les employer et vous en ayder aux aultres affaires de vostre pays. De quoy, me semble, vous debvez contenter, recognoissantz, comme voisins, les moyens et facultés de ce pauvre pays, lesquelles ont esté particulièrement remonstrées audit Sr de la Motte qui vous en fera son rapport, cependant (je) vous supplie m’advertir promptement de votre intention afin qu’on y puisse diligenter chacun de son costé, estant requis en premier lieu de tirer l’artillerie du Gévauldan et à ces fins y envoyer forces, vous de votre part et nous de la notre. Et sur ce feray fin, me recommandant humblement à votre bonne grace. Prie Dieu, Messieurs, vous donner en santé longue vie.

Du Puy ce XVIe Juilhet 1577.

Votre bien humble et affectionné à vous faire service,
A. de Senecterre, Évêque du Puy[1].
(Arch. départ. de l’Ardèche, liasse C, 1018).



  1. Nous devons les titres qui précèdent à l’obligeante communication de M. Emmanuel Grellet, alors sous-préfet à Largentière.