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étude sur la cachexie aqueuse du mouton

ne connaissent pas ces plantes. On doit exiger alors que l’instituteur du village les connaisse, le pasteur de la paroisse peut souvent donner des indications utiles, et l’un ou l’autre pourrait faire, le dimanche, aux habitants, un cours expérimental de botanique, ce qui serait pour les uns et les autres une source de jouissances généralement ignorées.

Mais tous connaissent le fruit du genévrier. Qu’ils en amassent donc l’automne venu et le fassent sécher.

Quelques graines de genièvre, broyées grossièrement et mêlées avec les aliments, contribuent à l’engraissement du mouton en excitant son appétit et sont un précieux préservatif.

L’arsenal pharmaceutique peut difficilement être mis à contribution par les cultivateurs. L’éloignement et le prix sont des obstacles souvent insurmontables. L’huile de cade cependant et l’ase fétide sont assez connues des éleveurs, et la dernière surtout peut être facilement donnée au mouton qui paraît la manger avec plaisir, soit donnée à la main en petite quantité, soit mêlée aux aliments.

L’antimoine aussi est à essayer, soit seul, soit mélangé avec l’ase fétide et l’aloès. Il en est de même du calomel.

Nous considérons l’ase fétide comme un des meilleurs parasiticides. Cette gomme-résine, qui découle d’une ombellifère de l’Inde (ferula assa fætida), contient environ 6 p. 100 d’une huile volatile sulfurée ayant de l’analogie, par sa composition, avec le sulfure d’Allyle. Elle est connue dans la campagne sous le nom très-vulgaire de merde au diable.

Si, comme des voyageurs l’ont dit, les Brahmes de l’Inde se préservent efficacement des atteintes de la filaire de Médine, en faisant un usage habituel de l’ase fétide, il serait utile d’en essayer l’emploi comme moyen d’empêcher l’invasion du distome.

Dans la période prodromique ou de début. — Lorsque le mal commence à se déclarer, aux signes que nous avons indiqués, il est nécessaire de continuer l’usage des préventifs en augmentant la dose.

Ire série
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