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gés, contre la routine qui paralysent tout dans les campagnes. Il faut que les cultivateurs et éleveurs prennent pour règle ce vieil adage de : Qui veut, peut. Nous savons aussi que, malgré tout, le progrès se fait, lentement mais sûrement, comme la goutte d’eau qui creuse le roc, et que telle chose qu’on ne voulait pas faire autrefois, on la fera demain.

Nous savons avant tout, car nous ne nous illusionnons pas, que si nous voulons que nos conseils soient suivis par les habitants des campagnes, il est nécessaire que nous ne leur indiquions que des moyens faciles et à leur portée.

Une poignée de ces plantes donnée par jour à chaque animal à préserver, concurremment avec du sel donné à différentes reprises en petite quantité chaque fois, doit mettre obstacle à l’invasion en détruisant les cercaires aussitôt ingurgitées.

On n’arrivera pas de cette manière à les détruire toutes, mais, comme nous l’avons vu, quelques distomes ne sont pas nuisibles, ce moyen suffira pour empêcher que la santé du mouton soit compromise.

Pourront être utilisés dans ce but :

La tanaisie, la menthe, la reine des prés, l’origan, le serpolet, le fruit du genévrier, la feuille de noyer, l’absinthe, l’armoise, le marrube, le poireau, l’échalotte, l’ail, les crucifères (feuilles, graines et racines), l’oignon, (feuilles et bulbe), le pin et le sapin (cônes verts, les jeunes tiges), l’écorce de saule, de peuplier, la racine de gentiane, etc.

On devra choisir, dans cette liste incomplète les plantes les plus abondantes dans la localité, les plus faciles à se procurer ; on en présentera de temps en temps aux moutons qui, généralement, les mangent avec avidité.

Leur action est due aux huiles volatiles qu’elles contiennent, huiles qui agissent toutes comme des poisons vis-à-vis des êtres inférieurs.

Quelques-unes sont toniques et leur principe amer agit comme les huiles volatiles.

La plus grande difficulté doit venir de ce que les cultivateurs