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tre, ce sont là les indices certains de l’affection du foie qui constitue la maladie.

L’anémie, au bout d’un temps plus ou moins long, suivant le nombre des parasites, en sera la conséquence, et la mort, le résultat.

L’animal peut vivre ainsi plus de six mois, maigrissant de plus en plus ; il devient d’une faiblesse extrême et se tient à peine sur ses jambes.

À l’autopsie, on trouve le foie et les canaux biliaires littéralement remplis de distomes. On en a compté souvent plus de mille.

Qu’on se figure mille petites sangsues dans le foie, produisant chacune une multitude d’œufs incessamment rejetés au dehors, On peut dire que les matériaux plastiques du sang, sucés par les parasites, s’en vont sons forme d’œufs microscopiques innombrables.

Est-il étonnant que le sang devienne de moins en moins riche en globules, et que l’animal meure absolument de la même manière que si on lui faisait chaque jour une application de 20 ou 30 sangsues ?

Notons qu’indépendamment des distomes, les moutons ont souvent aussi des hydatides, premier état ou scolex du tœnia, et des strongles ou filaires. Qu’on juge de l’état de ces malheureux animaux !

Cependant les pauvres bêtes ne paraissent pas souffrir, elles ne poussent ni un cri ni une plainte, elles s’éteignent lentement, et cette agonie dure cinq ou six mois !

L’éleveur, âpre au gain, ne voit qu’une chose : perte d’argent. Il s’empresse de vendre les animaux malades, sans essayer de les soigner ; il les revend à d’autres, ou les livre à la boucherie, car il sait que le troupeau est généralement atteint presque tout entier si les moutons ont fréquenté les mêmes pâturages.

Et cependant la maladie n’est pas contagieuse, et cependant elle peut être contractée en quelques heures !

Il est impossible d’admettre une infection paludéenne ayant