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étude sur la cachexie aqueuse du mouton

vail est de réunir les faits les plus saillants et d’indiquer une idée générale que, nous en avons la conviction, les observations ultérieures viendront confirmer. Nous nous efforcerons, pour notre part, en suivant pas à pas l’évolution du distome, de combler les lacunes qui existent encore. Mais si on entre dans la voie que nous indiquons, nous pensons qu’on arrivera à une guérison en se bornant à la destruction du parasite.

Il nous semble que toute personne connaissant le cycle des métamorphoses du distome, et ses conditions, doit s’expliquer maintenant ces relations de cause à effet, inconnues de Villeroy.

Il nous reste à étudier l’action des distomes sur l’économie du mouton et à essayer de démontrer que la mort peut en être la conséquence rationnelle.

Nous indiquerons ensuite les moyens à employer pour amener une guérison, possible dans le début, difficile après une certaine période.

Le commencement de la maladie n’est pas toujours facile à reconnaître, et cela doit être, si l’on songe qu’en réalité l’animal n’est pas malade, dans le vrai sens pathologique du mot. Les fonctions se font toutes d’une façon normale, et, au lieu de maigrir, tout d’abord il engraisse. On a même basé sur ce fait une méthode artificielle d’engraissement prématuré. Un agronome, cité par Villeroy, Bakevell, mettait à l’automne ses brebis sur un pré qu’il avait inondé au mois de juin ; là, elles prenaient le germe de la cachexie, mais elles engraissaient rapidement, et il les livrait aussitôt à la boucherie.

Cette pléthore factice n’est pas de longue durée, au bout d’un mois ou deux, l’animal maigrit, il devient faible, sa peau se décolore, ses yeux se mouillent, ses narines s’imprègnent de mucosités, et le soir il a sous la ganache une tumeur séreuse qui disparaît généralement pendant la nuit.

Si on examine l’œil, on reconnaît que les paupières sont pâles, que les veines qui les sillonnent, au lieu d’être rouge vif, sont devenues jaunes, que l’œil lui-même a acquis une teinte jaunâ-