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elle ne peut s’exercer, comme le dit si bien le célèbre professeur Carl Vogt, que sur des êtres d’une simplicité d’organisation particulière : sur le sarcode de Dujardin, sur les amibœ de Haeckel.

Mais la sagacité des naturalistes a de quoi s’exercer encore, il reste un champ suffisamment vaste aux travaux de l’avenir.

Il nous a paru intéressant, avant de parler de la cachexie du mouton, de mettre en parallèle la cachexie aqueuse de l’homme, qui a été traitée tout au long par Leroy de Méricourt dans le dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, et dont nous avons voulu présenter un tableau aussi exact et aussi succinct que possible.

À plusieurs reprises nous avions eu l’occasion d’étudier la cachexie aqueuse du mouton, nous avions compulsé, à cet effet, croyons-nous, à peu près tous les ouvrages français qui en parlent ; et, quoique tous ces livres rejetassent bien loin l’hypothèse que cette maladie était exclusivement de nature parasitaire, nous étions resté convaincu que la plupart, des auteurs qui l’avaient traitée étaient dans l’erreur. Davaine seul semble pencher pour la cause parasitaire.

L’épidémie qui a sévi cet hiver dans la Haute-Loire nous a fourni l’occasion de l’étudier de nouveau et ce qui avait été jusqu’ici une sorte de pressentiment est devenu pour nous une certitude complète.

La cachexie aqueuse du mouton est une maladie parasitaire, et la présence, dans le foie, du distome en quantité considérable en est la cause déterminante.

Telle est la conclusion que nous croyons pouvoir formuler.

Examinons la maladie.

La cachexie aqueuse (de κακος mauvais, et εξις, disposition) ou pourriture, est considérée par les auteurs anciens et modernes comme la plus dangereuse de toutes les maladies qui affectent les bêtes à laine.

Youatt, cité par Villeroy, estime que, dans l’Angleterre seule, un million de brebis et d’agneaux en meurent chaque année, et