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mémoires

Livingstone la cite dans les notes de son dernier voyage au centre de l’Afrique.

Bryan Edwards, qui a vécu longtemps à la Jamaïque, dit que la mortalité parmi les nègres des Antilles est due surtout à cette maladie.

Rufz raconte qu’il a retrouvé dans l’arsenal de l’esclavage des masques de fer blanc dont l’emploi consistait à empêcher les nègres de manger de la terre.

La géophagie existe dans les Antilles, l’Amérique du Sud, la Louisiane, la Géorgie, la Floride, la Caroline du Sud, dans l’Inde, aux Comores et dans presque toute l’Afrique, où elle a été surtout observée en Égypte ; enfin en Italie, paraît-il, seulement, en Europe.

Outre une bouffissure de la face et des hydropisies partielles, on ne trouve d’autres lésions, chez les individus qui en meurent, qu’une infinité de petites piqûres dans l’intestin grêle, et à, chacune de ces piqûres est attaché un ver d’une nature particulière.

Ces vers se comptent par milliers. Etudié pour la première fois en 1838 par Dubini, en Italie, ce ver a été baptisé par lui du nom d’Ankylostomum duodenale, en raison d’une capsule cornée dont sa bouche est armée, qui lui sert pour perforer l’intestin et se nourrir du contenu des vaisseaux chylifères ou du sang même de la victime.

L’individu disséqué par Dubini n’étant pas mort de la cachexie, l’auteur ne poussa pas plus loin les conséquences de sa découverte.

Pruner, quelques années après, signala son existence en Égypte. Mais ce n’est que vers 1850 que les docteurs Bilharz et Griesinger ont reconnu la présence constante de l’ankylostome dans le duodénum et le jejunum de tous individus morts de cachexie aqueuse qu’ils ont pu étudier en Égypte.

Ils en conclurent que l’ankylostome était la cause de la cachexie.

Peu de temps après, le docteur Otto Wacherer de Bahia, qui