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des séances

Il devait aussi y avoir un avantage à transporter des bestiaux en wagon ; la dépense de chacune des bêtes ainsi réunies en wagon se trouvait moindre, que si les exposants avaient à payer par tête. C’est encore ce que notre honorable confrère a obtenu. Grâce aussi à ses démarches, un conducteur pour deux wagons a été mis gratuitement à la disposition des exposants.

M. Couderchet, en réponse à une question de M. L. Paul, dit que tous les exposants ont été prévenus de ces mesures du chemin de fer à leur égard.

M. le Dr Langlois résume en quelques mots ses travaux sur la présence du phylloxera, dans des vignes de la Haute-Loire.

« Au mois de février dernier, dit-il, quelques agriculteurs de la commune de Beauzac me signalèrent une maladie de la vigne, dont ils ne pouvaient s’expliquer la cause. Comme président de la commission départementale du phylloxera, je me transportai sur les lieux et fis arracher quelques ceps dans les endroits les plus attaqués. Soumis à l’examen minutieux de notre confrère M. Moullade, il fut constaté que le fléau de la vigne avait fait son apparition dans nos parages, mais que, grâce à la froide température de notre pays, le phylloxera avait été obligé, pour s’y soustraire, de s’enfouir à d’assez grandes profondeurs dans le sol, ce qui l’avait empêché de se propager rapidement. D’après la différence de climat, nous sommes en effet en retard d’un mois sur le midi de la France, et l’animal, à cause de la précocité de l’hiver dans notre département, ne pourra pas reproduire sa génération hyménoptère, si dangereuse pour nos viticulteurs. » Avant cette découverte, M. Faure-Pomier, président du Comice agricole de Brioude et membre non résidant de notre Société, avait écrit à M. le Dr Langlois pour le prévenir que, malgré de minutieuses recherches, il n’avait pu découvrir aucune trace du phylloxera dans l’arrondissement de Brioude.

Sur la demande de M. le Président, notre confrère M. le Dr Langlois, fournit quelques explications sur les mœurs et la propagation du phylloxera.

Cet animal, qui commence son travail au mois d’avril, s’attache aux radicelles de la vigne, qu’il dévore et fait bientôt succomber. Pendant cinq ou six générations, il est susceptible de reproduire sans la fécondation du mâle. Tous les vingt jours il pond et, vingt jours après, les animaux qu’il procrée peuvent, à leur tour, engendrer une nouvelle génération. Cette facilité de reproduction explique les ravages qu’il peut occasionner. Les sujets qui résistent aux froids de l’hiver, se transforment, pour la plupart, au mois de septembre suivant, et prennent la forme d’une sorte de