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les chemins de fer de la haute-loire

elle a donné lieu[1]. Cette ligne, a ajouté M. Vuitry, n’a pas une grande utilité commerciale ; elle est impraticable pour les grands trafics… Nous avons voulu faire passer des marchandises venant du midi, par cette ligne : cela nous a été, sinon impossible, du moins très-difficile. C’est un très-mauvais outil… À raison des conditions dans lesquelles cette ligne est construite, il vaut mieux faire, je ne sais combien de kilomètres de plus et en prenant une ligne à pentes faibles ».

Le respect de la vérité, qui nous invite à reproduire une appréciation en apparence peu favorable à nos pays, ne nous impose pas moins l’obligation de protester contre l’induction erronée que M. Vuitry a tirée d’un fait absolument exceptionnel. Ce n’est point là, en effet, comme le suppose M. Vuitry, « un spécimen des dépenses qu’entraîneront certains chemins de fer projetés dans la Haute-Loire, la Lozère, l’Ardèche, etc. si l’on ne renonce pas à les exécuter ».

Les renseignements que nous avons pu recueillir relativement à nos quatre lignes de raccordement permettent d’affirmer qu’aucune d’elles n’exigera les dépenses extraordinaires du chemin de fer de l’Allier. Le gouvernement est déjà rassuré à cet égard, non-seulement par le chiffre des frais d’établissement de notre ligne du Puy à Saint-Georges-d’Aurac, classée par la Compagnie, comme bien moins onéreuse, dans son troisième groupe, mais encore par les études auxquelles ont donné lieu, à diverses reprises, les tronçons des chemins de fer que nous sollicitons. On voudra bien admettre également que l’expérience acquise dans la construction de la ligne de Saint-Georges-d’Aurac, a dû suggérer des combinaisons encore moins dispendieuses, en conseillant d’établir ces voies, soit sur nos longs plateaux, comme seront le chemin de fer du Puy à Langogne — dont le coût kilométrique n’est que d’environ 263,000 fr. — et celui du Puy

  1. Enquête parlementaire sur le régime des chemin de fers d’intérêt général ; — dépositions des représentants des compagnies des chemins de fer. Journal officiel, no 18 mai 1878, p. 5173.