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M.  de Freycinet, (La guerre en province pendant le siège de Paris) « l’expérience a démontré l’insuffisance de nos moyens de transport et la nécessité de l’établissement de chemins de fer stratégiques ».

Les centres de population intermédiaires aux grandes villes qui viennent d’être nommées, apporteront, sans aucun doute, aux mêmes voies des éléments de trafic de plus en plus notables à mesure que ces voies entreront dans la période normale d’exploitation. Les profits en seront certainement très-lucratifs, comme ils l’ont été à l’égard du Grand-Central, après que les deux sections de ce chemin dans notre pays eurent été soudées l’une à l’autre, ainsi qu’à d’autres lignes.

Mais il est à peine nécessaire de produire cette considération de lucre. En faisant appel à l’État et aux sacrifices qu’il aura à s’imposer, on peut sûrement invoquer ici l’autorité de l’éminent ingénieur, M. le sénateur Krantz, au sujet « de l’accroissement d’activité et de richesses que les voies ferrées développent dans le pays et sur lequel l’État prélève sa part. Voilà, ajoute-t-il, où il faut chercher leur véritable utilité économique etc. »[1].

Sous le rapport de la priorité d’exécution des lignes d’intérêt général dans la Haute-Loire, le conseil propose de les classer dans l’ordre suivant :

1o Chemin de fer du Puy à Mende. — Cette partie de la grande ligne de Lyon à Toulouse ayant été soumise à une enquête favorable du 20 juin au 1er août 1877, dans les deux dé-

  1. M. Krantz, Observations au sujet des chemins de fer d’intérêt général et d’intérêt local, Paris, 1875, page 15. Depuis la rédaction du présent rapport, M. de Freycinet, dans son discours prononcé à la chambre des députés le 14 mars 1878, a éloquemment exprimé la même pensée : « J’avoue, a-t-il dit, que j’ai été étonné quand j’ai entendu dire qu’il fallait apprécier les chemins de fer à leur valeur commerciale. Est-ce qu’un chemin de fer ne vaut que ce qu’il rapporte à celui qui l’exploite ? non, son véritable produit pour le public, pour a la communauté, c’est l’économie qu’il permet au pays de réaliser pour ses transports, la défense du territoire et tous les moyens de civilisation que les chemins apportent avec eux… »