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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

nion publique, à se figurer que la licence ès-sciences est un grade qui permet seulement d’être professeur.

Nous sommes en France, dans le pays de Descartes. Descartes est un des prototypes du génie français ; et Descartes c’est l’idéalisme. Ajoutons-y le réalisme. Sans doute, il faut conserver précieusement l’idéalisme, car en lui se trouve tout ce qu’il y a de beau, de vrai, de grand, de noble, mais il faut y joindre le réalisme dans ce qu’il a de précis, de posé, de sensé, et pourquoi ne pas le dire ? dans ce qu’il a d’utile. La vie des nations devient chaque jour une concurrence, nous ne pourrons la soutenir que par l’éducation nationale (applaudissements). Messieurs, je me suis laissé entraîner au delà de ce que je voulais dire. Je transmettrai à M. le ministre, l’expression de vos sentiments ; il en sera certainement touché.

Permettez-moi en son absence de boire à votre association, à l’union des journalistes de l’enseignement et à l’enseignement par les journalistes (applaudissements).


UNIVERSITÉ DE CLERMONT

Société des amis de l’université. — La séance d’inauguration de la société des Anis de l’Université a eu lieu le 3 décembre dans la salle des Fêtes de l’hôtel de ville à 2 heures de l’après-midi.

Allocution du président.

Il rappelle que la Société des amis de l’Université de Clermont a agi avant de parler ; ses actes se sont traduits par une série de subventions destinées à encourager ou à amorcer des cours et des recherches ; déjà, elle subventionne : 4° le cours d’électricité industrielle dû à l’initiative du professeur Hurion ; 2° des recherches commencées sur le temple du sommet du Puy-de-Dôme et destinées à la publication d’un travail d’ensemble trop longtemps différé ; elle a, en outre, récemment obtenu de la Société thermale de Royat une subvention de 500 francs destinée à des éludes physico-chimiques de longue haleine sur des eaux minérales qui ont pour nous le précieux avantage d’être à proximité des laboratoires de notre Université.

Ce n’est pas tout ; elle a organisé des conférences utiles, d’autres agréables ; enfin, elle continue la publication de la Revue d’Auvergne, legs de la Société d’Émulation.

En passant, M. Chibret constate que la Société des amis de l’Université compte près de 600 adhérents, et dispose de trois ressorts utiles à une action efficace et continue : l’argent, la parole, la publication.

La Faculté des sciences, répondant à un vœu formulé par M. Chibret, le 24 juin dernier, a créé un enseignement supérieur agricole. M. Chibret espère qu’un autre vœu émis par lui, et relatif à la création à Clermont d’un laboratoire de géologie outillé à la moderne sera, lui aussi, exaucé.

Puis la parole est donnée à M. Desdevizes du Dezert qui a pris pour tâche de jeter un coup d’œil d’ensemble sur l’histoire des Universités, sur le rôle qu’elles ont joué dans le monde, sur les conditions de leur fonctionnement.

« Mais s’il a été beaucoup fait, il reste beaucoup à faire, M. Desdevises s’arrête un instant à l’infériorité des nouvelles constructions, incommodes pour la plupart et mal distribuées. Les nouvelles facultés des Lettres sont en général étroites et maussades, coupées de corridors mal éclairés, divisées