Page:Société de l’enseignement supérieur - Revue internationale de l’enseignement, volume 37, juin 1899.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27
L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE EN ROUMANIE

La nouvelle loi créée en 1864, était bien loin de répondre à tous les besoins ; assez rapidement faite et très peu étudiée, elle représentait le cadre, les motifs d’une prochaine loi, qui était désirée dès les premiers instants. C’est ainsi que depuis 1864 jusqu’aujourd’hui tout ce que le pays a compté et compte comme hommes distingués dans l’enseignement, s’est occupé à réaliser cette tâche qui s’imposait, vu surtout le progrès rapide que faisait le pays.

C’est dans cet ordre d’efforts, que nous pouvons citer les noms de M. Cogalniceanu, Jean Strat, le général Tell, V. Conta, V. A. Urechia, Sturdza, Poni, Maiorescu, Marzescu et M. Take Ionescu, un des plus éminents ministres de l’instruction publique que le pays ait eus.

Les querelles politiques et les changements de gouvernements inhérents, paraît-il, à tous les pays d’origine latine, de même que le peu de séjour au ministère ont empêché tous ceux qui luttaient, dans cette direction de réaliser leurs idées. Un des plus heureux parmi eux, l’ancien ministre de l’instruction publique sous le cabinet conservateur, M. Take Ionescu, a eu la chance et le temps, étant resté à peu près quatre ans au ministère, de réaliser la réorganisation de l’enseignement primaire et normal primaire par la loi votée en 1894 ; les événements politiques ne lui ont pas permis d’amener en discussion dans les corps législatifs sa loi sur l’enseignement secondaire et universitaire, presque définitive dans le projet qu’il voulait présenter.

Les réformes faites dans l’organisation de l’administration centrale du ministère de l’instruction publique, la loi concernant l’enseignement primaire, de même que les lois concernant l’enseignement ecclésiastique et la réorganisation du clergé, ont modifié sinon transformé en majeure partie tout ce qui restait encore de fondamental dans la loi de 1864, Il est vrai que la loi de 1864 avait commencé déjà depuis bien des années à tomber en désuétude par la force des choses ; trop incomplète, d’une part, pour répondre aux exigences de l’enseignement moderne et trop peu étudiée, de l’autre, pour répondre aux besoins du pays.

C’est toujours à M. Take Ionescu que l’on doit l’agitation plus active dans le sens d’une réforme imminente. Pendant l’hiver de l’année 1895, c’était sa dernière année au ministère, M. T. Ionescu nomma une commission qui comprenait tout ce que le pays avait d’éminent et de compétent en matière d’instruction et qui sous sa présidence devait discuter l’esquisse de projet qu’il avait formulé lui-même. Les événements politiques qui sont survenus n’ont pas permis à M. T. Ionescu, de réaliser jusqu’au bout son programme de réformes.