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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

neuses pour la part qu’il faisait encore à ce qu’on peut appeler les anciens systèmes d’exégèse védique ?

« D’abord, dit-il au cours de la Conclusion déjà plusieurs fois citée, j’y veux tenir (dans la traduction projetée) un plus grand compte que je n’ai pu le faire dans ce premier ouvrage, déjà si volumineux, des autres textes védiques sinon toujours pour leur emprunter des lumières nouvelles, du moins pour prouver qu’il n’y a rien à faire de bien des légendes des Brâhmanas, par exemple, qui semblent avoir été imaginées après coup pour expliquer des formules qu’on ne comprenait déjà plus, de beaucoup de prescriptions des rituels qui trouveront leur explication dans les mythes, plutôt qu’elles n’en fourniront la clef. »

Il est impossible que de pareilles remarques n’aient pas fini par produire en lui leurs effets nécessaires, à savoir de le pénétrer de plus en plus de l’idée que les hymnes faits pour le sacrifice n’avaient en vue que le sacrifice, et que les mythes développés dans la littérature post-védique prenaient leur racine exclusivement dans le Veda, et non pas ailleurs.

Telle est la fin logique de sa doctrine, et les conséquences en sont incalculables comme rectificatrices de toutes les idées courantes sur l’origine et la nature de la mythologie (et solidairement de la religion ) des Indo-européens, avant et après la séparation des différentes branches de la race.

Dans tous les cas la voie est ouverte, et elle l’a été par Bergaigne. C’est ce que je voulais démontrer dans ce rapide exposé des théories qu’il a inaugurées et dont la gloire lui est à jamais acquise.

Paul Regnaud.