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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

Autour du poëte sicilien ses élèves récitent cette lettre avec admiration. Néanmoins, M. Rapisardi est modeste.

Je n’ai pas entendu son cours de littérature italienne. Un peu souffrant, « accablé, « me disait-il, » par la mort de Cavalotti, » il ne pouvait se rendre à l’Université. Mais j’imagine que son cours aussi plane dans un air de lyrisme scientifique : « Dans mes leçons, j’étudie de préférence le caractère moral des grands écrivains, car je suis convaincu que l’étude des lettres est étude d’humanité, que l’école est une palestre morale, une préparation aux batailles de la vie. Je fais de la critique scientifique plus que littéraire, et si j’ai pour objet principalement la littérature italienne, je ne néglige pas l’étude des problèmes esthétiques et moraux qui s’y rattachent, ni les comparaisons nécessaires avec les littératures contemporaines. » On voit que c’est là, pour un enseignement d’université, un idéal assez complexe, et que ce poète intéressant est aussi un professeur original.

M. le professeur Remigio Sabbadini n’avait pas à m’exprimer des vues si hautes. Mais je ne saurais trop me féliciter d’avoir fait sa connaissance ; il m’a donné les renseignements que je lui demandais avec une ampleur exacte et une promptitude qu’il est rare de rencontrer en Italie, et ailleurs. C’est un des premiers latinistes de l’Italie. Il a fait ses études universitaires à l’Institut Supérieur de Florence, où il a pris la laurea en 1874 ; il a enseigné pendant huit ans dans les gymnases et pendant quatre ans dans les lycées ; il professe à Catane depuis 1886. Outre les éditions de l’Énéide, du De Officiis, des satires et des épîtres d’Horace chez Loescher, et un grand nombre de travaux sur les humanistes, dont je ne cite que le dernier où les auteurs classiques ont autant de place que les humanistes, « L’Ecole et les études de Guarino Guarini, de Vérone » (Catane 1896), — M. Sabbadini a publié en ce qui regarde la littérature latine les travaux suivants :

Quæ libris III et VII Æneidos cum universo poemate ratio intercedat (Rivista di filologia, 1886). — La critique du texte du De Officiis de Cicéron et des poésies pseudo-virgiliennes (Catane, 1888). — Les manuscrits des ouvrages de rhétorique de Cicéron (Rivista di filologia, 1887). — Sallustius, Ovidius, Plinius, Germanicus, Claudianus cum novis codicibus conlati atque emendati (Museo italiano di antichità classica, 1888. — Études critiques sur l’Enéide (Lonigo, 1888). — Deux questions historico-critiques sur Quintilien (Rivista di filologia, 1891). — Le commentaire de Donat sur Térence ({{lang|it|Studi italiani di filologia clussica, 1893). — Les scholies de Donat aux deux premiers actes de l’Eunuque de Terence (Studi italianicete., 1894). — Biographes et commentateurs de Térence (Studi ilaliani etc., 1897). — etc.

L’interprétation des textes constitue le centre de l’enseignement de M. Sabbadini, mais il réserve chaque année quelques leçons à l’histoire littéraire. Par exemple en 1891-1892 il a traité, en une