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L’ARCHÉOLOGIE À L’UNIVERSITÉ DE PARIS

pu m’en assurer par moi-même, en visitant récemment celui de l’Université de Lyon. On peut louer sans réserves l’aménagement des salles, larges et spacieuses, le choix judicieux et le classement méthodique des moulages. C’est là une œuvre considérable, réalisée dans d’excellentes conditions ; elle fait honneur à M. Holleaux qui l’a accomplie en grande partie, et à M. Lechat qui en a poursuivi l’achèvement. Il eût été étrange que, seule, l’Université de Paris fût privée de cet instrument essentiel de l’enseignement archéologique. Un musée de moulages a été prévu dans les plans de la nouvelle Sorbonne, et il est actuellement en cours d’exécution. Il occupera un emplacement d’étroites dimensions, pris sur une cour intérieure ; c’est tout ce qu’a pu trouver la bonne volonté de l’administration académique, dans les bâtiments déjà si remplis, où tant de services divers revendiquent leur place. La question est de savoir si le futur musée sera digne de l’Université de Paris, et pourra répondre aux besoins de l’enseignement. Ce n’est pas ici le lieu de l’examiner. Cette note n’a pour objet que d’exposer l’état actuel de notre organisation, et je me propose de revenir, avec les développements qu’il comporte, sur un sujet de cette importance. On me permettra tout au moins d’indiquer ici l’essentiel.

Pour rendre tous les services qu’on peut en attendre, un musée de moulages doit offrir une série de monuments méthodiquement classée dans l’ordre chronologique, comprenant les types les plus caractéristiques, ouverte aux accroissements que rendent nécessaires les découvertes nouvelles. Il faut qu’une visite attentive de cette collection soit à elle seule un enseignement, et que le visiteur en emporte une idée très nette du développement historique de l’art. On peut étendre ou restreindre le nombre des moulages ; mais le chiffre moyen qu’atteint une collection dans les musées universitaires d’Allemagne est de 700 à 800 pièces. Tel musée compte à son catalogue jusqu’à 1800 numéros.

Nous avons le regret d’avouer qu’en l’état actuel, Paris n’offre réunies nulle part, ni à l’Université, ni au dehors, les ressources d’études que trouve si facilement à sa portée un étudiant de Cambridge, de Halle ou de Lyon. Assurément, les moyens de travail ne manquent pas. Nos étudiants connaissent le chemin du Louvre ; ils fréquenteront la salle de moulages récemment constituée par les soins de M. Ch. Ravaisson[1] ; ils n’ignorent pas que l’école de Beaux-Arts possède une belle galerie, et la courtoisie de M. le Directeur de

  1. Voyez la Revue du 15 aoùt 1897, p. 97.