Page:Société de l’enseignement supérieur - Revue internationale de l’enseignement, volume 37, juin 1899.djvu/148

Cette page n’a pas encore été corrigée
142
REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

yamen et des Douanes maritimes impériales et qui continue d’exister comme par le passé.

Dans le cours de l’an dernier (5e, 6e, et 7e lunes), furent rendus divers décrets impériaux prescrivant une réorganisation complète de l’instruction publique sur le modèle européen. Je donne ci-dessous l’analyse de ces décrets, en ajoutant quelques remarques indispensables pour l’intelligence des mesures prises.

Les écoles privées (jusqu’ici elles existaient presque seules et sans aucune surveillance de l’État) et particulièrement les écoles gratuites et de bienfaisance (yi hio) sont invitées à faire une place aux études européennes ; des familles riches et le peuple reçoivent le conseil de transformer en écoles les temples et bonzeries privés non enregistrés officiellement, ainsi que les collèges (chou yuen, associations de lettres) ; les souscriptions volontaires des particuliers et des corporations sont requises ; des fonctionnaires doivent être nommés pour inspecter tous ces établissements et leur imprimer une direction commune ; enfin il est donné aux autorités des sous-préfectures, districts, préfectures, provinces, un délai d’un an pour fonder des écoles dans chaque ressort territorial.

Ces écoles divisées en primaires et secondaires (siao hio et tchong hio dans un autre décret siao hio et chong teng hio) doivent toutes être placées sous la haute direction de l’Université que le décret du 45 de la 5e lune (3 juillet) fonde à Péking ; à cette Université mème doivent être annexées une école primaire et une école secondaire. Chaque école délivre aux élèves qui ont suivi les cours et satisfait aux examens, un brevet nécessaire pour entrer dans l’école de degré supérieur ; le brevet primaire donne le titre de bachelier ès sciences économiques (king tsi cheng yuen), le brevet secondaire donne le titre de licencié (king tsi kiu jen).

Les élèves de l’Université seront de deux sortes : tout fils de fonctionnaire y sera admis dans les sections soit primaire, soit secondaire (de 12 à 16 ans), ou supérieure, suivant les cas ; tous les licenciés provinciaux seront d’autre part admis dans la section supérieure. Toutefois, pour éviter l’encombrement, le candidat, avant d’entrer définitivement, sera attaché à l’Université pendant un mois en qualité de stagiaire (fou kho cheng) ; celle période d’essai permettra aux professeurs de le juger et de l’écarter s’il est insuffisant. Les candidats admis ne peuvent dépasser le nombre de 500 (300 fils de fonctionnaires, 200 licenciés provinciaux) ; ceux pourtant qui, en sus de ce nombre, présenteraient les conditions requises pour étudier avec fruit, seront autorisés à suivre les cours comme externes (oui kho cheng) et pourront être appelés à remplir les places vacantes d’étudiants en titre (hio cheng). Ceux-ci sont internes et divisés en six catégories, d’après leurs notes aux examens : ceux de la première catégorie, au nombre de 40, reçoivent unc allocation de 20 taëls[1] par mois, ceux de la 6e catégorie, au nombre de 160, reçoivent 4 taëls par mois.

Pour les études, l’Université comprend, outre les sections primaire et secondaire, une section générale (phou thong hio, une section spéciale (échoan men hio), et une section normale (chi fan hio). Cette dernière section, destinée à former les professeurs qui iront ensuite répandre dans tout l’Empire les nouvelles sciences et les nouvelles méthodes, sera recrutée parmi les meilleurs élèves de l’Université ; en mème temps qu’ils

  1. On peut prendre pour 1 taël la valeur approximative de 3 fr. 75.