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COURS DE VACANCES A L’UNIVERSITÉ DE GENÈVE

matin, généralement de 8 à 11. Cette organisation plaît beaucoup aux étrangers, parce qu’elle leur laisse l’après-midi complètement libre pour leurs travaux personnels, promenades, visites de musées, etc. Seules, les conférences extraordinaires (dont il sera parlé plus loin) ont lieu l’après-midi, généralement vers quatre heures. La Journée du samedi est complètement libre ; elle est le plus souvent employée à des excursions collectives, géographiques, historiques ou scientifiques, au Mont-Salève, à Ferney, à l’usine électrique des forces motrices, à Coppet. La participation à ces excursions est très peu coûteuse ; les membres qui désirent s’y rendre payent généralement un franc par tête (pour le transport en tramway ou bateau), plus leur écot pour le lunch (question capitale avec un public composé en majorité d’Allemands). Des conférences en plein air sur l’archéologie, la flore, la faune, etc., complètent l’excursion. M. Bouvier avait bien voulu m’inviter à prendre part à la charmante excursion de Coppet. Un des grands vapeurs du lac avait été spécialement nolisé pour les « vacanciers », qui conversaient entre eux avec une cordialité joyeuse et bruyante. Nous avons eu l’heureuse fortune d’être reçus chez Mme de Staël par M. le comte Othenin d’Haussonville, qui nous a fait avec une bonne grâce parfaite les honneurs du château de sa bisaïeule.

Enseignement. — « L’enseignement, dit le programme officiel, se compose de cours et d’exercices pratiques ».

Ces cours se répartissent comme suit :

Leçons sur la littérature française
12
heures.
Lecture analytique
6
heures.
Méthodes d’enseignement du français
12
heures.
Improvisation et discussion
12
heures.
Stylistique
6
heures.
Syntaxe
6
heures.
Diction et prononciation
12
heures.
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Cet enseignement a surtout un caractère pratique. Il s’agit avant tout d’apprendre aux étrangers à connaître notre langue et à s’en servir. Voici, par exemple, comment procède M. Bally, professeur de stylistique : il fait lire quelques lignes d’un texte en allemand[1], langue connue de tous les élèves. Puis la parole est donnée à quiconque croit avoir à proposer une bonne traduction française de cette phrase. Cette conférence est extrêmement vivante ; chacun des élèves, hommes et femmes, veut proposer une traduction ; le professeur leur demande les raisons de leurs préférences, et les

  1. À partir de cette année, on a créé une section spéciale pour les étudiants de langue anglaise.