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répondre à cet appel que j’emprunte, sur ce sculpteur, une notice à un livre rare en France, puisque la Bibliothèque Nationale n’en possédait même pas, en 1866, un exemplaire complet, au Dictionnaire historique des plus célèbres artistes de l’Espagne, publié à Madrid, en 1800, par l’Académie royale de Saint-Ferdinand.

Mais, avant d’aller plus loin, je tiens à donner quelques détails destinés à la compléter et à la rectifier.

D’après son biographe espagnol, Robert Michel serait né en 1720. Cette date ne convient qu’à l’un de ses frères, Claude Michel, né en effet le 5 septembre 1720. Voici l’acte de baptême qui concerne notre sculpteur[1] :

Le 8 novembre 1721 est nai (sic) et baptisé Robert Michel, fils de Joseph Michel, vitrier, et de Françoise Reymond, mariés, dans la paroisse de Saint-Pierre-le-Monastier. Son parrain, Robert Charbonel, marchand boucher et tanneur, et sa marraine Marie-Anne Reymond. Fait en présence du père qui a signé avec nous et le parrain.

J. Michel perre (sic).
Charbonel. Roudil, prieur.


Fils d’un obscur maître-vitrier de la ville du Puy, dont la famille était nombreuse, les pauvres gens d’alors recevant, sans compter, les enfants que le bon Dieu leur donnait, Michel, pour sortir de l’obscurité de sa condition et devenir ce qu’il fut, dut passer par de rudes épreuves. À l’âge de dix ans, ainsi que nous le verrons tout à l’heure, son père le mit en apprentissage chez l’un de ses voisins, Mathieu Bonfils, le tailleur d’images en bois le plus en renom de la contrée.

Mathieu Bonfils n’était point originaire du Velay ; il était né, en 1667, à Saint-Bonnet-le-Château, en Forez. Attiré à Monis-

  1. Registres des Fonds-Baptismaux de Saint-Jean. Arch. municip. de la ville du Puy. De 1720 à 1734 Joseph Michel eut neuf enfants, sept garçons et deux filles. Parmi les parrains et marraines de ces enfants nous noterons, en 1731, le peintre Buffet et, en 1734, Marie Saint-Martin, la seconde femme du sculpteur Mathieu Bonfils chez lequel se trouvait en apprentissage Robert Michel.