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le château de chavaniac

distingua à la bataille de Baugé, en Anjou. Il contribua beaucoup à chasser les Anglais du royaume et fut fait maréchal de France.

Jeune et dans l’âge où les talents s’annoncent à peine, héritier de la haine du héros contre les ennemis de l’État, vous vous êtes attaché à suivre ses traces ; vos premières armes ont été signalées par les plus vaillants exploits, témoin Cornwalis ![1] et déjà votre gloire a surpassé la sienne. Quelle dignité ne vous promet pas une valeur si précoce et si éclatante ?

Vous avez excité l’admiration et la reconnaissance des Français. Les Auvergnats vous sont redevables pour l’honneur que vous leur faites et particulièrement nous qui avons celui d’être vos voisins.

Aussi, tous se sont-ils empressés de vous marquer le plaisir qu’ils ont de vous voir et à vous rendre les hommages les plus respectueux et les mieux mérités.

Nous n’avons pas eu l’honneur de nous montrer les premiers, mais nos sentiments et notre attachement pour vous n’en sont ni moins vifs ni moins respectueux.

Daignez, monsieur le marquis, accepter le vin que cette ville a l’honneur de vous offrir, en considération de votre naissance et de votre mérite ; daignez encore être persuadé que, si les circonstances le veulent, elle sera infiniment flattée de vous appartenir par ses possessions, comme elle est à vous de cœur. »

Lafayette sembla d’abord rester sourd à ce chaleureux appel et, à cette occasion, « plus d’un Langeadois, en se rappelant l’un des actes d’Édouard Motier de Lafayette, le grand-père du héros, perdit tout espoir de voir se réaliser le rêve caressé. En vendant, le 26 juillet 1733, à noble Jean Borel, docteur en médecine de la faculté de Montpellier, l’entière rente appelée de Chavaniac et la vigne de Roche-Buffière, située, à Langeac, et qui appartenaient, depuis des siècles, à la famille de sa femme, Catherine de Chavaniac, n’avait-il pas voulu rompre pour toujours le vieux

  1. Forcé de capituler à York-Town.