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le château de chavaniac

qui ont sceu le faire, led. sieur Duchamp et notre secrétaire, lesd. jour et an.

« Charretier, maire ; Durif, Clergeat, Bernardon[1]. »


« Dans les péripéties cruelles où l’arrestation de Mme de Lafayette, son transfert aux prisons de Paris, la perte de toutes ressources jetèrent sa tante et ses jeunes enfants, à la fin de 1793, les témoignages de cette reconnaissance restèrent sensibles. Les paysans de Chavaniac et d’Aurac recueillirent, assistèrent ces enfants de tous les objets à leur usage, après la vente publique du château ; et, en écrivant, dans le cachot d’Olmutz, la vie de la duchesse d’Ayen, sa malheureuse mère, cette femme si éprouvée, si admirable dans les épreuves et dont l’existence fut un exemple, se plaisait à rappeler combien l’empressement de tout le pays ajouta de douceur aux séjours qu’elle avait faits en Auvergne, avant ce temps néfaste, soit seule avec sa famille, soit avec l’époux qu’elle a tant aimé pour le charme de son attachement et pour les actions de sa vie »[2].

Ce ne furent pas, au reste, les seules circonstances dans lesquelles les Lafayette, et en particulier le Général, manifestèrent leur dévouement aux classes pauvres. La générosité, le désintéressement, la charité des châtelains de Chavaniac sont encore proverbiaux dans le canton de Paulhaguet et dans plusieurs cantons voisins. Citons, entre beaucoup d’autres, quelques-uns des bienfaits dont les habitants de cette contrée leur sont redevables.

« C’est au puissant crédit de M. de Lafayette que le bourg d’Aurac doit l’établissement de deux foires annuelles et le droit d’un marché chaque semaine ; la construction d’une maison et l’art ou les premiers principes de filer le coton et la laine au

  1. Extrait du registre des délibérations de la municipalité de Saint-Julien-de-Fix (aujourd’hui Sainte-Eugénie-de-Villeneuve), D. I. fol. 11 vo.
  2. H. Doniol, loc. cit., p. 29.