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notice sur la chapelle de saint-maurice d’orzilhac

Les habitants du village d’Orzilhac semblent avoir été sous la dépendance féodale du prieur de Saint-Maurice. Nous lisons, en effet, dans le même inventaire de Saint-Pierre-le-Monastier :

« Vente passée par Jean Reynald et sa femme en faveur de Guillaume Valansson d’une dîme sur le terroir de la Payral, au village des Eyrauds, dans laquelle M. le prieur de Saint-Maurice, comme seigneur, quitte des lods sous la réserve de 2 cartons seigle, mesure d’Orzilhac, pour censive à lui due. Reçu Depautet notaire, de l’an 1312.

« Reconnaissance en féodale de 2 champs à Orzilhac par Jean Esgalenc, en faveur du prieur de Saint-Maurice de Coubon, au cens de 2 cartons froment portables à Orzilhac, à laquelle censive a été abonné le droit qu’il avait de prendre le tiers des récoltes et sans préjudice des cens précédents desdites 2 pièces, en parchemin du 3 mai 1359, signé Bessières notaire. »

En 1484, un sieur André Descombes, religieux franciscain, fait donation d’une vigne au prieur de Saint-Maurice, Jacques Aulanhier, à la condition qu’une messe sera célébrée, chaque quinzaine, dans la chapelle du prieuré. Cette vigne était située dans le vignoble de Manhaure qui existe encore actuellement.

La date de la destruction du prieuré nous est aussi inconnue que celle de sa naissance. Il est probable qu’au commencement du XVIIe siècle, ou à la fin du xvie, après les guerres religieuses peut-être, le prieuré fut abandonné par les moines bénédictins. En 1664 en effet, le prieur et les religieux de Saint-Pierre-le-Monastier, agissant comme prieurs de Coubon, donnèrent permission au frère Jacques Eino, ermite de l’ordre de Saint-Antoine « d’habiter pendant sa vie dans leur ermitage de Saint-Maurice et de jouir de certains fonds incultes, qui sont autour dudit ermitage pour y faire un jardin. » L’ermitage de Saint-Maurice de Manhaure devint probablement désert à la mort du frère Jacques Eino.

Henri BLANC.