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Ce projet semblait marcher à souhait. Les habitants et l’évêque du Puy avaient offert à titre gracieux, à D. Bruno d’Affringues la maladrerie de Saint-Lazare de Brives[1] ; mais il échoua encore devant les résistances de l’évêque de Viviers.

Peut-être aussi les religieux comprirent-ils qu’il serait plus glorieux pour eux de braver l’orage et de rester au milieu de ces populations qu’il ne fallait pas désespérer de ramener à des sentiments meilleurs.

La Chartreuse de Bonnefoy demeura donc comme le boulevard du catholicisme dans le pays des Boutières ; mais au lieu de se déplacer, elle essaima de deux autres couvents ; celui de Villeneuve et celui de Moulins.

Le premier vit ses commencements dans le local de la maladrerie de Brives. Quelques années plus tard, la famille de Poli-

    pard d’Avignon et Durand Queyrel, notaires royaux du Puy, Catherine de Serres, sœur de l’évêque Just. Il fut inhumé le 29 juillet 1629. H. d’Avignon, La Velleyade, pag. 140. Son office de juge-mage et lieutenant-général fut vendu par acte du 22 décembre 1629, reçu Parat, notaire royal au Puy, à Hugues de Fillère, seigneur du Charouil et de Bornette, par Alexandre de Bertrand, abbé de Saint-Vosy, et par Christophe de Bertrand, prévôt de la cathédrale de N.-D. du Puy, agissant en qualité de tuteur de leur nièce Anne de Bertrand, fille unique de leur frère.

    Comme mon savant et regretté ami, M. le conseiller Du Molin, — La seigneurie du Mezenc ; le Puy, Marchessou, 1874, in-12o, — n’a parlé de la vente de cette seigneurie que d’après l’Inventaire général des titres, privilèges, etc., de la Chartreuse de Bonnefoy, dressé en 1695, par Jacques Robert, praticien de la ville du Puy, nous reproduisons plus loin ce contrat qui est intimement lié à l’histoire des débuts de la Chartreuse de Brives.

    Cet inventaire fait maintenant partie du cabinet d’un chercheur heureux et rarement mal inspiré, M. Henry Vaschalde, de Vals-les-Bains. Ce savant aimable rendrait un véritable service à l’histoire locale de deux départements, s’il publiait in-extenso cet intéressant document. Jusqu’ici il n’est connu que par les extraits donnés par son premier possesseur, Poncer. V. Mémoires hist. sur le Vivarais, t. III, pag. 54-130.

  1. Cette démarche des habitants du Puy était des plus avantageuses pour les Chartreux ; car, d’après notre ancien droit public, les communautés séculières ne pouvaient s’établir dons une ville ou bien aux faubourgs que du gré et consentement des habitants. Ces derniers étaient toujours recevables en leur opposition. Cf. Henry, Œuvres, 5e édit., t. I, pag. 176 et sq.