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chaud mal, et de fait, il trouva dans cette Université, non-seulement autant de compagnons débauchés qu’à celle de Paris, mais ce qui fut le pire, des débauchés de religion qui, au lieu de le porter à prendre bréviaire et se faire ecclésiastique, le rendirent tout-à-fait religionnaire, luy firent prendre l’épée et le menèrent à Montpellier pour le rendre chef des religionnaires. » Ce fut probablement au commencement de 1561 que Claude se rendit à Montpellier. Il y était conduit par l’un de ses vassaux, religionnaire convaincu, François de Chambaud, seigneur de Vacherolles en Velay. Il avait pris un tel empire sur l’esprit du jeune vicomte que ce dernier ne faisait rien que par son avis et conseil. Introduit dans les conciliabules des huguenots, la parole ardente de Chassanion acheva d’entraîner Claude de Polignac dans sa révolte. On en sait les terribles conséquences.

Chassanion dut s’éloigner de Montpellier vers la fin de l’année 1563 ou au commencement de 1564, et l’on perd sa trace jusqu’en juillet 1576, époque à laquelle les réformés de Metz qui avaient fait « bastir promptement un temple au milieu de la ville » adjoignirent à un ministre venu de Bâle « un autre nommé Jean de la Chasse, qui se faisait surnommer, dit Meurisse (Histoire de l’hérésie à Metz, pag. 395), par je ne scay quelle espèce de galenterie reformée, Chassanion ».

C’est le contraire qu’aurait dû dire cet historien, puisque Chassanion était le véritable nom de ce ministre.

Cependant, l’exercice du culte ayant été de nouveau interdit dans cette ville par Henri III, lorsque la guerre se ralluma, Chassanion se retira, vers 1582, à Montoy, village où les réformés Messins avaient leur temple[1].

L’on venait alors, à Metz, de condamner au feu, pour blasphèmes, un malheureux nommé « Noël Journet de Sézame, près d’Athigny en Retellois, homme graille et rousseau, âgé de 28 ans ».

  1. Lettre de Chassanion à Th. de Bèze, mss. de Genève, id.