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Lardeyrol[1]. C’est cet hommage de 1213, qui, d’après toute apparence, servit de point de départ au droit de suzeraineté que l’évêque Frédol en 1285 prétendait sur la baronnie de Chapteuil.

Ces démêlés et ces tracas n’avaient point avancé les affaires de Pons et de Jarentone : au mois de mai 1218 ils étaient contraints de vendre sous pacte de réméré, moyennant la somme de dix livres, monnaie du Puy, aux chanoines de l’Église de Saint-Agrève, des héritages qu’ils possédaient dans le territoire de cette collégiale. L’instrument de cette aliénation, inséré par M. l’abbé Payrard dans les Tablettes, VII, 357 et 358, est précieux en ce sens qu’il révèle l’état de la famille des Chapteuil en 1218. Dans l’acte comparurent la femme de Pons, Jarentone et ses trois fils : Guilhaume Jordas (?), Pierre de Fay et Pons de Chapteuil. Nous ignorons le sort de Pons et de Guillaume, mais quant à Pierre de Fay, il est certain qu’il succéda à son père dans le gouvernement de la terre de Chapteuil.

Les généalogistes et à leur suite M. Bouillet dans son Nobiliaire d’Auvergne, t. III, p. 18, assurent que la famille des seigneurs de Chapteuil n’était autre que cette vieille et illustre race des Fay, dont on vit deux membres accompagner Adhémar de Monteil à la première croisade. Nous n’avons point à contredire cette assertion, sauf à la vérifier plus tard, mais nous ne saurions laisser passer le dire de M. Bouillet, quand il affirme que les Fay de Latour-Maubourg sortent des Fay, propriétaires de Chapteuil en 1213. La tige véritable des Latour-Maubourg nous paraît être ces Malet, que nous rencontrons si fréquemment au XIIIe siècle. D’autre part, il est acquis que les Chapteuil s’éteignirent en 1282 ou 1284.

Pierre de Fay ne devint maître de Chapteuil qu’après 1220, puisqu’au mois d’août de cette année son père rendit hommage à l’évêque du Puy, Étienne de Chalencon[2]. La destinée de

  1. Hommages de l’Évêché du Puy, p. 136.
  2. Gall. Christiana, Eccl. Aniciensis, t. II, col. 710.