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des séances

tout si la maladie est avancée, de vouloir ouvrir la bouche de force et surtout de saisir la langue pour la sortir ; on courrait alors le risque de dépouiller la muqueuse buccale de son épithélium et d’aggraver la maladie. Les lotions doivent être faites avec une éponge ou un chiffon imprégné du liquide et sans frottement. L’intérieur de la bouche doit recevoir une injection avec une seringue ou, à son défaut, avec une vessie à laquelle on a adapté un tuyau quelconque.

Si le mal n’existe qu’aux pieds, comme cela se présente souvent chez le mouton, il faut le faire sortir à la rosée pour laver la plaie et le faire passer, en rentrant, dans un bac placé à l’entrée de l’étable et contenant une solution de sulfate de cuivre.

Si la corne des pieds est décollée, il faut enlever avec soin toutes les parties détachées, laver avec l’eau phéniquée et panser avec de la térébenthine ou de l’onguent égyptiac.

Les plaies des mamelles, beaucoup plus délicates, doivent après la lotion, être pansées avec de la crème fraîche ou de l’onguent populéum.

La nourriture des animaux sera aussi rafraîchissante que le permettra la saison pendant la période inflammatoire de la maladie : vers la fin et pendant la convalescence, elle sera, au contraire, tonique et même un peu excitante : afin d’augmenter l’appétit des animaux, on devra saler leurs fourrages et leur donner son meilleur foin.

M. Couderchet, vice-président du comice agricole du Puy, dont les écuries ont été fortement affectées de fièvre aphteuse, a bien voulu communiquer à la Société le traitement qu’il a mis en usage et grâce auquel la durée de l’épidémie a été moins longue et les résultats moins désastreux qu’on n’aurait pu le craindre d’après la violence du début. M. Couderchet remplace les lotions phéniquées par un liquide ainsi composé :

Eau, demi-litre ;

Miel, deux cuillerées ;

Acide chlorhydrique, quantité suffisante pour rendre le liquide à peine supportable à la langue.

Il pratique, du reste, le lotionnement comme nous l’avons indiqué ; il conseille seulement d’essuyer avec précaution les plaies avant de les badigeonner avec le liquide.