Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/457

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
454
procès-verbaux

dit les voûtures. Ce calcaire taillé au pic forme de solides plafonds ou voûtes plates qui n’ont pas besoin d’être étayées.

Enfin, au-dessus des voûtures et séparé par une couche de 7 mètres existe un autre banc calcaire également exploité appelé banc de 4 pieds. On en extrait de la chaux peu hydraulique, employée spécialement au chaulage des terres.

La carrière de M. Girard-Gory est sillonnée de galeries s’étendant du nord au sud, sous le plateau des Brus et dans la direction d’Espaly à Vals.

M. Rocher demande à parler une fois encore d’un chevalier d’industrie de haut parage, dont il a déjà entretenu la Société. Notre confrère rappelle qu’il a inséré dans notre premier volume (Année 1878, 1re série, pp. 53 et suiv.) un mémoire sur Rodrigue de Villandrando et il esquisse en traits rapides l’existence orageuse de cet aventurier castillan, qui, après avoir desolé et apatisé pour son propre compte une grande partie de la France et terrifié notamment le pays vellave, se ravisa tout à coup, se fit homme d’ordre et soldat de la bonne cause, servit le roi légitime Charles VII, devint tellement onéreux à la couronne dont il s’était constitué à beaux deniers comptants le défenseur, qu’il fut contraint en 1438, par l’ordre formel de son souverain de rencontre, de vider les lieux et de repasser les Pyrénées, et s’en alla finir sa carrière en Espagne, comblé d’honneurs et de richesses, et, ce qui est pis, entouré par ses compatriotes d’une auréole de probité et de vertu.

En somme, dit M. Rocher, ce type de forban aux mains crochues et sanglantes, eût figuré de nos jours sur les bancs de la cour d’assises et la société moderne, dans son prosaïsme, l’eût envoyé, faute de mieux, aux galères perpétuelles.

M. Rocher déclare, comme il l’a fait, du reste, dans sa première communication, que les meilleurs éléments de la biographie de Rodrigue de Villandrando ont été empruntés à l’excellente notice consacrée au même personnage, par M. Quicherat dans la Bibliothèque de l’École des Chartes, année 1845, t. I, p. 119 et suivantes. Au bout de trente ans et plus, M. Quicherat a repris son essai primitif, l’a refondu, élargi et en a tiré un volume des plus curieux qu’a publié en 1879 la librairie Hachette.

Ce livre a reçu le meilleur accueil des connaisseurs et M. Rocher se permet d’en recommander vivement la lecture tous ceux qui s’occupent d’histoire vellave. Le récit des faits et gestes du condottiere espagnol par M. Quicherat est une œuvre de grand prix, comme tout ce qui sort de cette plume modeste et vaillante. Au point de vue général et pour l’étude de la