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chartes du Temple avec certaines phrases des Instrumenta de Chamalières et surtout avec les poésies de nos troubadours : Pons de Chapteuil, Guillaume de Saint-Didier et Pierre Cardinal. Pour suivre les destinées de notre dialecte dans les âges postérieurs, on aurait divers titres en prose populaire, épars dans Médicis, à la date du XVe siècle, et enfin on démontrerait les dégénérescences du roman, réduit au rôle de patois, à l’aide du recueil des Noëls de M. l’abbé Payrard. La comédie de M. Lambert clorait cette revue philologique et l’on posséderait ainsi une vue d’ensemble sur cette langue hardie, familière, mélodieuse, pleine de sel gaulois, riche en belles assonances et en locutions plaisantes où se délectaient l’humeur goguenarde et l’intarissable gaité de nos ancêtres.

Nous avisons dans le Cartulaire des Templiers d’utiles renseignements sur quelques unes de nos anciennes familles : les d’Allègre, les Ceyssac, les Solignac, les d’Agrain, les Montlaur, les La Rodde du Bouchet Saint-Nicolas, les Saunier de Mercœur et de Bains. Le meurtrier de Robert de Mehun figure (ch. IX) comme témoin dans la ratification consentie par la dame Aude à une vente faite en faveur du prieuré de Saint-Barthélemy par le mari de cette dame, Robert de l’Espinasse, seigneur de Séneujols. Nous voyons dans cet acte de 1212 que l’assassin de notre évêque était noble, puisque les autres témoins le sont aussi. On savait, du reste, par une vieille chronique, citée à la p. 279 du frère Théodore, que cet assassin était gentilhomme…, miles… Le nom de ce misérable est enfin connu d’une manière définitive : il s’appelait Bertrand de Cayres et avait son fief dans les appartenances de cette localité ou dans le bourg lui-même, à côté des domaines des autres gentilshommes, présents au contrat. Une note explicative de cette charte IX rappelle que la victime de Robert de Cayres, l’évêque Robert de Mehun, était probablement issue de la maison des Pagan d’Argental. Quant au mobile du crime de Robert de Cayres nous nous en tenons à ce que nous avons dit dans les Tablettes, VIII, 456 et suiv., et à ce qu’a dit après et mieux que nous M. Jaco-