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thèque de la Cathédrale du Puy, insérées au tome XXVIII des Annales fournissent de lumineuses échappées sur l’histoire, encore si peu connue, de notre province aux Xe et XIe siècles. Nous espérons que M. Léopold Delisle voudra bien ne pas oublier une ville où il compte de nombreux admirateurs et qu’il continuera à nous gratifier de ses communications accueillies avec tant de plaisir et de gratitude.

Le mémoire de M. Léopold Delisle sur Théodulphe nous conduit à une incidence, comme dit notre bon Médicis. M. Léopold Delisle a cité le procès-verbal d’élection d’Antoine de Chabanes. Il nous apprend que cette pièce se trouve en la possession de M. Chassaing. Depuis longtemps nous sommes à la piste de cet évêque, qui prit une part importante à la conspiration du connétable de Bourbon. Nous avons déjà réuni un certain nombre de titres sur Antoine de Chabanes et, au premier jour, nous publierons sa biographie de tous points fort curieuse. Nous avons dû, en premier lieu, nous occuper de son élection et ce souci était d’autant plus légitime qu’Antoine de Chabanes fut le dernier prélat de notre église, investi de la mitre par le libre suffrage des chanoines de Notre-Dame. À partir du concordat de 1516, la nomination des évêques devint un privilège de la royauté et cette dévolution à la couronne des vieilles franchises électorales de notre chapitre ainsi que la mise en commende de tous les bénéfices ecclésiastiques ouvrirent au clergé du royaume une ère de servitude et de décadence. L’élection du 12 juillet 1514 marque donc, pour notre diocèse, la fin d’un régime qui avait donné à nos abbayes et à notre siège épiscopal une longue suite de titulaires d’élite. En publiant nous-même dans les Mémoires de notre Société, pp. 192 et suiv., de l’année 1878, le procès-verbal d’élection (7 décembre 1485) du protonotaire Pierre de Chalencon, notre but était de faire voir comment les choses se passaient dans notre église alors qu’il s’agissait de cette grave affaire : le choix d’un pasteur, comte de Velay. Nous serions heureux de voir M. Chassaing donner un pendant à notre titre de 1485.