Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
306
mémoires

Le célèbre traité d’Arras (21 septembre 1435) stipula la restitution de cette place à Philippe-le-Bon. Antoine de Rochebaron ne devint donc maître de Berzé qu’après 1435. Après la mort d’Antoine, survenue le 16 octobre 1463, son patrimoine se divisa entre ses deux fils Gérard et Claude. Gérard eut en partage les domaines de Flandre et la co-seigneurie de Lignon en-Velay. Claude garda la baronnie de Berzé-le-Chastel. Le dernier descendant de Claude de Rochebaron fut René, comte de Berzé, neveu de Françoise d’Aumont.

Aux temps de la Ligue, René de Rochebaron et sa femme, Marguerite d’Aumont, se prononcèrent ouvertement pour Henri de Navarre. L’Annuaire administratif, statistique et historique de Saône-et-Loire, pour 1859, publié par M. Monnier, chef de division à la préfecture de ce département, contient un article très curieux sur Berzé-le-Chastel et son dernier maître, de la race des Rochebaron. Voici cet article :


Berzé-le-Châtel (arr. de Mâcon, cant. de Cluny), à 7 kilomètres de Cluny ; 1 myriamètre 6 kilomètres de Mâcon ; 5 myr. 5 kil. de Châlon. — Habitants, 162 ; maisons, 34 ; ménages, 35. — Superficie, 553 hectares, dont 144 en terres labourables, 45 en prés, 32 en vignes, 240 en bois, 43 en terres incultes. Église, vocable Saint-Sébastien, martyr à Rome. — Perception de Cluny ; bureau de poste, Saint-Sorlin.

Le château de Berzé-le-Châtel était un des plus forts du Mâconnais. Il en est fait mention dans le traité passé, en 1419, entre Charles VI, le Dauphin et le duc de Bourgogne. Ce château, qui est aujourd’hui ruiné, présente encore des restes d’un aspect imposant. Il est situé sur une montagne à laquelle on arrive par une vallée étroite. Ceint de murs en terrasses à plusieurs étages, il se montre orné de plusieurs de ses nombreuses tours et soutient de près l’effet pittoresque qu’il produit de loin. Outre quelques grandes pièces qui ont été conservées, on remarque le portail garni de ses mâchicoulis ; les restes de longues galeries pratiquées dans le haut et dans l’épaisseur des murs qui forment la cour, et avec lesquelles communique l’intérieur du château ; une chapelle souterraine assez bien conservée ; d’autres souterrains vastes et profonds, dont quelques-uns ont deux ou trois voûtes, les