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croit pas utile de publier des extraits de ces ouvrages, puisque tout le monde peut se procurer à son aise Baluze, La Tour Varan, La Mure et le P. Anselme. M. Rocher renvoie, pour ce qui regarde surtout Antoine de Rochebaron, l’un des assiégeants du Puy en 1419, aux Tablettes, VIII, pp. 452 et suiv. Antoine de Rochebaron avait épousé, le 30 juillet 1429, à Arras, Philippe ou Philippote, fille naturelle du duc de Bourgogne, Jean-sans-Peur. Le fils de Jean-sans-Peur, Philippe-le-Bon, se plut à combler de faveurs son beau-frère de la main gauche, et entre autres libéralités lui donna la terre de Berzé-le-Chastel en Mâconnais.

Ce château fort, dont les épaisses murailles et les solides remparts bravèrent tant de fois les assauts et les surprises, est aujourd’hui ruiné, mais ses restes suffisent pour attester son ancienne splendeur. « Ce château », dit un article du Cabinet historique[1], « situé sur une montagne, à laquelle on arrive par une vallée étroite, entouré de murs en terrasse à plusieurs étages, montre encore au visiteur une partie des tours qui le ceignaient jadis comme une couronne. Outre quatre grandes pièces qui ont été conservées, on remarque l’entrée principale garnie de ses mâchicoulis, les restes de longues galeries dans le haut et dans l’épaisseur des murs qui ferment la cour et avec lesquelles communique l’intérieur du château, et une chapelle souterraine en assez bon état. Il existe aussi des souterrains vastes et profonds, dont quelques uns ont deux ou trois voûtes superposées ; les habitants du pays croient même qu’ils se prolongent sous les montagnes des environs.

La race primitive des seigneurs de Berzé se fit remarquer par son humeur querelleuse et farouche, mais elle racheta un peu ses méfaits en donnant, au XIIIe siècle, un poète d’assez haut mérite. Hugues de Berzé prit part à la quatrième croisade et assista à la prise de Constantinople (1204). À son retour, il composa un poème satirique, où il flagella avec beaucoup de verve

  1. Livraison de juillet et août 1879.