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note sur les évêques du puy

public, les étalons ou types officiels des mesures à l’usage des transactions commerciales avaient été réglementés par l’édilité anicienne avant le XIVe siècle. Quant à l’impôt des barrières, l’octroi proprement dit, il prit naissance, plus tard, sous le règne de Charles V. Louis, duc d’Anjou, nommé lieutenant général du roi, son frère en Languedoc, au cours de l’année 1360, accorda aux bourgeois du Puy une entrée, intrata, sur tous les vins amenés aux portes de la ville. Cet octroi devait subvenir tant aux subsides royaux qu’à l’entretien des fortifications et aux frais de guerre. L’ordonnance du duc d’Anjou est rappelée dans les lettres-patentes de Charles VI, du 10 août 1381, lettres-patentes, dont le texte figure plus haut, pp. 105 et 106 des Mémoires du présent fascicule.

On peut suivre dans l’Inventaire des Titres et Privilèges de la maison consulaire de la ville du Puy (Annales de la Société d’Agriculture de 1851, 2e semestre, pp. 605 et suiv.) la longue série des divers règlements, ordonnances, arrêts du grand conseil, confirmations, procès, etc., que provoqua la taxe du vin aux barrières de notre cité. Contentons-nous de dire que, sous le règne de Louis XIV, deux villes seulement en Languedoc possédaient un octroi. C’est ce que prouve une lettre adressée le 30 octobre 1689 par l’intendant du Languedoc, M. de Bâville, au contrôleur général des finances, Pontchartrain. M. de Boislisle, dans son intéressante publication de la Correspondance des Contrôleurs-généraux (Paris, Imprimerie nationale, 1876, p. 199), a donné un fragment de cette lettre et l’analyse de diverses pièces officielles annexées à la lettre. Voici d’abord le passage de la dépêche de M. de Bâville :


30 octobre 1689.

« Le projet de création du receveur des octrois et deniers communs en Languedoc, tel qu’il a été transmis par M. de Breteuil, n’est point raisonnable. Pour 250,000 livres qui en