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ractères de la belle nature qu’il avait développés est couvert d’applaudissements. Le bureau lui offre les Lettres de Dupaty sur l’Italie.

Les élèves de l’école primaire du citoyen Roussel demandent à partager les succès de leurs aînés ; toute l’assemblée applaudit à cet acte d’émulation d’un augure si flatteur et quatre jeunes gens, d’un âge encore bien tendre, sont entendus sur la géographie, avec le plus vif intérêt.

Le bibliothécaire de l’École, le citoyen Jamon, termine l’exercice littéraire par un discours éloquent, dans lequel il relève avec force l’importance du culte des arts et témoigne ses regrets au public de ce que les circonstances n’ont pas encore permis l’ouverture de la Bibliothèque.

La séance se lève aux cris de : Vive la République ! et de Guerre au gouvernement anglais !

Le cortège, formé dans le même ordre qu’en venant à la salle décadaire, se rend dans la grande cour de l’École pour l’inauguration de l’arbre de la liberté planté dans son enceinte. L’arbre est décoré de guirlandes tricolores et d’inscriptions ; tous les fonctionnaires sont rangés autour. Le citoyen Barrès, professeur de belles-lettres, parle sur l’objet moral de cette cérémonie, sur le prix et les caractères de la vraie liberté. L’Institut de musique répond à ce discours par les airs chéris des républicains, puis un chœur de jeunes élèves chante quelques couplets de circonstance sur l’air Je l’ai planté, je l’ai vu naître.

La promenade civique ne pouvant avoir lieu à cause de la longueur de la cérémonie, les diverses autorités se séparent. Le soir, les artistes dramatiques donnent L’Homme oisif ou les Amis de collège, pièce qui, par son but moral et son à-propos, ne pouvait mieux terminer cette aimable fête.


V

CRÉATION DE L’INSTITUT DE MUSIQUE


Le Puy, le 27 frimaire an VII


Les professeurs composant le bureau de l’École centrale du département de la Haute-Loire à l’Administration centrale du même département,

Citoyens administrateurs,

La musique, cet art que ses détracteurs nomment frivole, mais dont l’influence sur le caractère et les mœurs des peuples fut si bien sentie par les lé-