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l’école centrale de la haute-loire

créés et les principaux pères de famille se mettent en mesure d’en obtenir un. Dans ce but, ils rédigent un mémoire assez étendu que nous reproduisons à la fin de cette étude[1]. Ce mémoire est adressé, non-seulement au Ministre de l’Intérieur, mais encore au général Suchet, le futur duc d’Albufera, qui, lors d’un récent voyage au Puy, avait témoigné de l’intérêt à cette ville, reconnu la légitimité de ses prétentions à un lycée, et promis de s’intéresser au succès de la demande qui serait formée dans ce but.

Le 15 brumaire an XI (6 novembre 1802), à l’occasion de l’ouverture des cours, le Préfet de la Haute-Loire adressa à ses administrés la circulaire suivante :


« Citoyens,

« Une loi du 11 floréal dernier a consacré un nouveau mode d’instruction publique. Le gouvernement s’occupe de le régulariser ; mais, en attendant que ses sages conceptions puissent être réalisées, son active prévoyance ne permet pas que l’enseignement public éprouve la moindre interruption. Une nouvelle année scolaire va recommencer, et les cours d’étude de l’École centrale de département seront ouverts, comme les années précédentes.

« Professeurs, élèves de l’École centrale, tous les motifs d’émulation et d’encouragement que vous pouviez désirer se réunissent dans cette circonstance pour ranimer votre ardeur. Des travaux de cette année vont dépendre, pour vous, les récompenses qui vous ont été promises. Le gouvernement en a donné l’assurance, en a pris l’engagement sacré. C’est dans les Écoles centrales que seront choisis et les maîtres et les élèves qui doivent peupler les nouveaux lycées ; c’est dans ces établissements que son œil vigilant ira chercher le mérite modeste, pour le placer au rang que lui destine sa généreuse prévoyance.

« Pères de famille, réfléchissez que le nouvel ordre de choses, qui va s’établir, exige plus fortement encore que cette année soit mise à profit pour l’instruction. Quel est celui d’entre vous qui ne sent pas combien la perte d’une année peut être fatale à la jeunesse,

  1. Appendice (no 12).