Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
136
mémoires

Suivent un tableau de la France agricole, une étude sur l’élevage des bestiaux, la production chevaline, etc. « La France, conclut le Ministre, est dans un état d’infériorité manifeste ; aussi tous les efforts des gouvernants doivent-ils tendre à l’instruction des cultivateurs. Dans ce but, doivent être formées des Sociétés destinées à développer le premier des arts.

« La Constitution établit des fêtes nationales ; il en est une spécialement consacrée à l’Agriculture, fixée au 10 messidor. Cette fête ne serait plus une vaine cérémonie, si l’existence d’une société libre d’agriculture ne lui donnait un caractère et un intérêt dont elle a été privée jusqu’ici. Les membres de cette Société formeraient un jury, qui vous guiderait dans la distribution des récompenses et des encouragements que, peut-être, ils multiplieraient eux-mêmes.

« J’en appelle à cet amour du bien public qui doit distinguer les magistrats du peuple, et j’ai la confience intime que vous vous hâterez de faciliter de pareils établissements, et d’inviter vos administrés à y concourir.

« Nous devons tout faire pour l’agriculture, parce qu’elle seule peut vivifier toutes les branches de l’industrie nationale, et nous assurer les richesses que notre situation nous promet, la force qui en est le fruit nécessaire, et les mœurs qui sont la sauvegarde de la République. »

M. Montellier continue, et montre la nécessité de propager les nouveaux modes de culture, les instruments perfectionnés, de combattre le charlatanisme qui, sous prétexte de guérir les bestiaux, exploite honteusement la crédulité publique. « Dans le but, dit-il, d’introduire l’art vétérinaire dans le ci-devant district du Puy, et d’arrêter le fléau dévastateur des épizooties, l’Administration entretient, à l’école de Lyon, le jeune Bongiraud, du Puy, qui pourra bientôt venir se fixer dans sa ville natale Le district de Brioude a envoyé, à Alfort, un jeune homme originaire de Langeac, Joseph Daye, qui en est revenu, après avoir terminé ses études et obtenu les plus grands succès. Il va se fixer à Langeac, mais il se portera sur tous les points où il pourra être utile. »

Ces projets ne tardèrent pas à être mis à exécution. Le 14 ventôse suivant (4 février 1799), l’Administration centrale prenait un