Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1879-1880, Tome 2.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
128
mémoires

armée nécessaire pour le maintien de l’ordre et du silence, occupait la place. Un concours immense de citoyens annonçait déjà tout l’intérêt qu’inspirait cette cérémonie nouvelle.

« Le cortège se forme. On distingue, dans son centre, le buste de Racine, couronné du laurier de l’Immortalité, porté par quatre élèves de l’École centrale et environné des professeurs.

« On traverse les principales rues de la commune, et, aux sons d’une musique harmonieuse[1], on se rend au temple décadaire[2], désigné pour la cérémonie. La force armée groupe ses armes. Les membres du Jury et les professeurs de l’École occupent le bureau. Tous les fonctionnaires et le peuple se rangent dans le plus bel ordre.

« Le temple est décoré d’un manière analogue au double objet de la cérémonie. Dans le fond, s’élève un trophée consacré aux arts et aux sciences, et qui présente l’effigie de Racine, avec cette inscription :

À Jean Racine, l’École centrale reconnaissante.

Sur les faces du trophée on lit, en gros caractères, les noms d’Andromaque, de Britannicus, de Bérénice, de Bajazet, de Mithridate, d’Iphigénie, de Phèdre, d’Athalie. Deux statues représentent : l’une, le Génie de la France, avec cette inscription : Honorons les grands hommes, et les grands hommes naîtront en foule ; l’autre, le Génie de la Poésie, montrant à la France l’effigie de Racine et portant ces quatre vers :

Du théâtre français, l’honneur et la merveille,
Il sut ressusciter Sophocle en ses écrits ;
Et, dans l’art d’enchanter les cœurs et les esprits,
Surpasser Euripide et balancer Corneille.

  1. À dater de l’an VII, la société d’harmonie créée sous le nom d’Institut de Musique embellit, au Puy, toutes les fêtes publiques. Il en fut de même de l’orchestre d’amateurs dirigé par M. de Becdelièvre. L’on trouvera à l’Appendice (no 5) une intéressante lettre, par laquelle le bureau de l’École centrale invite l’Administration départementale à hâter la formation de cet Institut, sur la composition duquel voy. Henry Mosnier, Le Théâtre au Puy-en-Velay. Paris, Champion, 1881, 1 vol. in-12, p. 47.
  2. L’église du Collège.