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documents et notes sur le velay

oculaire et, suivant une autre version, entre la Saint-Michel et la Toussaint. La forteresse fut emportée d’assaut ; l’évêque fit planter sa bannière sur les tours et logea garnison dans le manoir sous le commandement de Drogon d’Aubusson, avec Pons Auzile, Guillaume Pictavini, Pons André, Dalmace Albert, Guillaume de Bonas et son fils Bonassos de Lapte pour auxiliaires. Pons de Chapteuil, fait prisonnier dans la bagarre, retourna au Puy sous bonne escorte et fut mis au cachot pendant deux ou trois jours. Il fut ensuite reçu à merci par le prélat, mais retenu en chartre privée, parmi les pages et écuyers du palais épiscopal. Cette détention dura une dizaine d’années et, pendant cette période, le château demeura sous la garde du chevalier Drogon. Pons essaya plusieurs fois et en vain d’obtenir sa liberté ; enfin ses amis intervinrent et un jour Bernard de Montaigu se tenait dans la chambre basse de sa demeure, chambre où se trouvait un fourneau, avec Guillaume de Bonas, Bonassos de Lapte, Pons, sire de Beauzac, Robert et Pierre de Vielprat, Adalbert de Polignac, chevalier, Pons André, Guy d’Auvergne, Durand de Ceyssac, Guillaume de Borne, Pons de Glavenas, ces quatre derniers chanoines de Notre-Dame, et d’autres familiers tels que maître Arnaud, plus tard dominicain, Bravet, huissier, Jean Guers et Étienne de Giergues, lorsque le damoiseau de Chapteuil vint, les mains jointes, se jeter aux pieds du prélat et le requit instamment de lui rendre ses biens. L’évêque refusa d’abord : il ne pouvait, dit-il, accorder cette demande, puisque le château et ses domaines avaient été remis à l’église du Puy après les méfaits dont s’étaient rendus coupables le jeune homme et sa mère. Pons insista et finit par dire : « Seigneur, restituez-moi ma terre et je ferai avec vous le pacte que, si je viens à mourir sans héritier mâle, le château avec toutes ses dépendances deviendra la propriété de votre église ; si je ne laisse qu’une fille, l’église sera tenue de la marier. » L’évêque se laissa fléchir : il releva le damoiseau, l’embrassa et dit en présence des assistants : « Pons, nous te rendons tes domaines, mais aux conditions que tu viens de prescrire. »