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introduction

Plus tard, pour permettre aux écoliers forains la fréquentation de l’École, furent créés des pensionnats qui, confiés à la direction de pères de famille recommandables, rendirent de grands services.

Chaque élève payait une rétribution scolaire qui ne pouvait excéder 2 francs, et encore faisait-on remise de cette faible somme aux parents dans l’impossibilité de la payer et dont les fils se montraient dignes de cette faveur.

Dès la promulgation de la nouvelle loi, deux écoles centrales furent installées à Paris, l’une au Palais Mazarin (École des Quatre-Nations), l’autre au Panthéon, depuis collège Henri IV. Elles comptaient, parmi leurs professeurs, des savants, des littérateurs distingués, au nombre desquels il nous suffira de citer le philosophe Laromiguière, l’humaniste Guéroult, le futur grand maître de l’Université, Fontanes, le mathématicien Lacroix, les naturalistes Cuvier, Valmont de Bomare, etc., etc.

Bientôt, chaque département se mit en mesure de suivre cet exemple.

Les Écoles centrales ont duré trop peu de temps pour donner la mesure exacte de leur utilité. L’on peut cependant affirmer que, dans plusieurs départements, les résultats obtenus furent excellents. Quatre ans après leur création, dans le compte-rendu[1] de sa mission dans le 14e arrondissement militaire, le conseiller d’État Fourcroy appréciait ainsi les services qu’elles avaient déjà rendus : « Malgré les attaques multipliées que la malveillance, la haine de la Révolution, les préjugés leur ont livrées en commun, depuis les premiers moments de leur établissement, elles sont, aux yeux des hommes éclairés et impartiaux, un des monuments les plus remarquables du régime républicain, l’asile de tous les hommes éclairés dans les sciences utiles ; il y a un grand nombre de professeurs de premier mérite… les écoliers y augmentent d’année en année. »

Le savant mathématicien Lacroix, membre de l’Institut, pro-

  1. Publié par F. Rocquain. Paris, Didier, 1874.
Tome II, 1881.
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