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INTRODUCTION



C’est à la loi du 3 brumaire an IV (25 octobre 1793) organisant l’ensemble de l’instruction publique, qu’est due la création des Écoles centrales. La Convention codifia, dans cette loi fondamentale, les travaux savamment élaborés dans les assemblées précédentes et auxquels Condorcet, Mirabeau, Lakanal, Daunou ont attaché leur nom.

Distribuer largement l’instruction à tous, reconstituer la nature humaine, en lui donnant une nouvelle trempe, telles avaient été les constantes préoccupations du xviiie siècle. Les assemblées Constituante et Législative n’avaient pourtant accordé qu’une attention insuffisante aux projets de réformes présentés successivement par Cabanis, qui reprenait les idées de Mirabeau, par Talleyrand et par Condorcet.

À la Convention était réservée la gloire de doter la France d’un système complet d’éducation nationale.

« L’histoire, dit un écrivain[1] que l’on ne saurait taxer de partialité pour la Révolution, l’histoire n’a pas enregistré, sans une sorte d’étonnement mêlé de frayeur, l’activité dévorante de cette assemblée. Or, parmi les douze comités qui la composaient, le comité du Salut public seul peut être comparé pour sa terrible ardeur à celui de l’instruction. »

L’École polytechnique, l’École normale supérieure, le Conservatoire des arts et métiers, le Bureau des longitudes, le Muséum d’histoire naturelle, l’Institut de France furent, dans l’ordre de l’enseignement, les plus célèbres de ses créations.

  1. H. de Riancey, Histoire de l’instruction publique, t. II, p. 20.