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somme pour laquelle était donné le crédit, serait remboursé à la première demande, avec l’intérêt légal. Les crédits de ce genre sont, je crois, d’un usage ordinaire dans les banques et chez les banquiers de toutes les différentes parties du monde ; mais les facilités que les compagnies de banque d’Écosse donnent pour le remboursement sont, autant que je sache, particulières à ces compagnies, et sont peut-être la cause principale tant du grand commerce qu’elles font, que des grands avantages que le pays en a retirés.

Celui qui a un crédit de ce genre sur une de ces compagnies, et qui emprunte, par exemple, 1,000 livres sur ce crédit, peut rembourser la somme petit à petit par 20 ou 30 livres à la fois, la compagnie lui faisant le décompte d’une partie proportionnée à l’intérêt de la somme principale, à partir de la date du payement de chacun de ces acomptes, jusqu’à ce que le total soit ainsi remboursé. Aussi, tous les marchands et presque tous les gens d’affaires trouvent beaucoup d’avantage à ces comptes courants, et sont intéressés par là à soutenir le commerce de ces compagnies, en recevant leurs billets pour argent comptant dans tous les payements, et en engageant tous ceux sur qui ils ont de l’influence à faire de même. En général, c’est avec leurs billets que les banques avancent de l’argent à leurs clients, quand celles-ci leur en demandent. Avec ces billets, les marchands payent aux fabricants leurs marchandises, les fabricants payent aux fermiers leurs matières et subsistances, les fermiers payent aux propriétaires leurs rentes, ceux-ci payent aux marchands les choses de commodité et de luxe dont ils se fournissent chez eux, et enfin les marchands reportent ces billets aux banques pour balancer leurs comptes courants ou pour rembourser ce qu’ils en ont emprunté, et ainsi presque tous les comptes d’argent se soldent dans le pays avec ces billets : de là le grand commerce de ces compagnies.

Au moyen de ces comptes courants, un marchand peut, sans imprudence, étendre son commerce plus qu’il ne pourrait faire sans cela. En effet, qu’il y ait deux marchands, l’un à Londres, l’autre à Édimbourg, qui emploient des capitaux égaux dans la même branche de commerce, le marchand d’Édimbourg pourra sans imprudence faire un commerce plus étendu et donner de l’emploi à un plus grand nombre de gens que le marchand de Londres. Le marchand de Londres, pour faire face aux demandes qui peuvent lui survenir d’un moment à l’autre, pour le payement des marchandises achetées à crédit, est obligé