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tie du capital circulant, qui consiste dans ce qu’on nomme l’argent ; car bien que, dans le cours ordinaire des affaires, cette partie ne soit pas, comme les trois autres, nécessairement retirée du capital circulant, pour être placée dans les deux autres branches du fonds général de la société, elle a toutefois le sort de toutes les autres choses, qui est de s’user et de se détruire à la fin et, en outre, elle est sujette à se perdre ou à être envoyée au-dehors et, par conséquent, il faut aussi qu’elle reçoive des remplacements continuels, quoique sans contredit dans une bien moindre proportion.

La terre, les mines et les pêcheries ont toutes besoin, pour être exploitées, de capitaux fixes et circulants, et leur produit remplace avec profit non-seulement ces capitaux, mais tous les autres capitaux de la société. Ainsi, le fermier remplace annuellement au manufacturier les vivres que celui-ci a consommés et les matières qu’il a mises en œuvre l’année précédente, et le manufacturier remplace au fermier l’ouvrage fait que celui-ci a usé ou détruit pendant le même temps. C’est là l’échange qui se fait réellement chaque année entre ces deux classes de producteurs, quoiqu’il arrive rarement que le produit brut de l’un et le produit manufacturé de l’autre soient troqués directement l’un contre l’autre, parce qu’il ne se trouve guère que le fermier vende son blé et son bétail, son lin et sa laine justement à la même personne chez laquelle il juge à propos d’acheter les habits, les meubles et les outils dont il a besoin. Il vend donc son produit brut pour de l’argent, moyennant lequel il peut acheter partout où bon lui semble le produit manufacturé qui lui est nécessaire. La terre elle-même remplace, au moins en partie, les capitaux qui servent à exploiter les mines et les pêcheries. C’est le produit de la terre qui sert à tirer le poisson des eaux, et c’est avec le produit de la surface de la terre qu’on extrait les minéraux de ses entrailles.

En supposant des terres, des mines et des pêcheries d’une égale fécondité, le produit qu’elles rendront sera en proportion de l’étendue des capitaux qu’on emploiera à leur culture et exploitation, et de la manière plus ou moins convenable dont ces capitaux seront appliqués. En supposant des capitaux égaux et également bien appliqués, ce produit sera en proportion de la fécondité naturelle des terres, des mines et des pêcheries.

Dans tous les pays où les personnes et les propriétés sont un peu protégées, tout homme ayant ce qu’on appelle le sens commun, cherchera