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En tant que la quantité de ces métaux dans un pays particulier dépend de la première de ces deux circonstances (le pouvoir d’acheter), leur prix réel, comme celui de toute autre chose superflue et de luxe, doit vraisemblablement monter à mesure de la richesse et de l’amélioration du pays, et baisser à mesure de sa pauvreté et de sa décadence. Les pays qui ont une grande quantité de travail et de subsistances au-delà de leur besoin sont en état de dépenser, pour avoir une certaine quantité de ces métaux, une plus grande somme de travail et de subsistances que les pays qui en ont moins au-delà du nécessaire.

En tant que la quantité de ces métaux, dans un pays particulier, dépend de la seconde de ces circonstances (la fécondité ou stérilité des mines qui se trouvent alors approvisionner le monde commerçant), leur prix réel, la quantité réelle de travail et de subsistances qu’ils achèteront, ou pour laquelle on les échangera, baissera sans aucun doute plus ou moins en proportion de la fécondité de ces mines, et haussera plus ou moins en proportion de la fécondité de ces mines, et haussera plus ou moins en proportion de leur stérilité.

La fécondité ou la stérilité des mines qui se trouvent, à une époque donnée, approvisionner le monde commerçant, est toutefois une circonstance qui évidemment ne peut avoir aucune sorte de liaison avec l’état de l’industrie dans un pays quelconque. Elle semble même n’avoir aucune liaison nécessaire avec l’état de l’industrie du monde en général. Il est vrai qu’à mesure que les arts et le commerce viennent à se répandre sur une plus grande partie du globe, la recherche des mines nouvelles offrant aux spéculateurs une plus vaste surface, il peut y avoir quelques chances de plus de réussite que lorsqu’elle est circonscrite dans des bornes plus étroites.

Toutefois, rien n’est plus incertain au monde que de savoir si l’on parviendra à découvrir des mines nouvelles à mesure que les anciennes viendront successivement à s’épuiser, et il n’y a pas d’industrie ou de savoir humain qui puisse en répondre. Il est reconnu que toutes les indications sont douteuses, et que la seule chose qui puisse assurer la valeur réelle d’une mine ou même son existence, c’est sa découverte actuelle et le succès de son exploitation. Dans une recherche de cette nature, on ne peut fixer jusqu’à quel point l’industrie humaine peut être heureuse ou trompée dans ses efforts. Il peut se faire que, dans le cours d’un siècle ou deux, on découvre de nouvelles mines plus fécondes que toutes celles connues jusqu’alors ; et il est tout aussi possible que les mines les plus fécondes, connues à cette même époque, soient plus stériles qu’aucune de celles qu’on exploitait avant la décou-