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voisins de la mine, mais il s’étend au monde entier. Le cuivre du japon est un des articles du commerce de l’Europe, le fer d’Espagne est un de ceux du commerce du Chili et du Pérou ; l’argent du Pérou s’ouvre un chemin, non-seulement jusqu’en Europe, mais encore de l’Europe à la Chine.

Au contraire, le prix des charbons du Westmoreland ou du Shropshire ne peut influer que peu sur leur prix à Newcastle, et leur prix dans le Lyonnais n’exercera sur celui des premiers aucune espèce d’influence. Les produits de mines de charbon aussi distantes ne peuvent se faire concurrence l’un à l’autre ; mais les produits des mines métalliques les plus distantes peuvent souvent le faire et le font en réalité communément. Ainsi, le prix des métaux même grossiers, et plus encore celui des métaux précieux ; dans les mines les plus fécondes qui existent, influe nécessairement sur le prix de ces métaux dans toute autre mine du monde. Le prix du cuivre au Japon a nécessairement quelque influence sur le prix de ce métal aux mines de cuivre d’Europe. Le prix de l’argent au Pérou, ou la quantité, soit de travail, soit de toute autre marchandise qu’il peut y acheter, doit avoir quelque influence sur le prix de l’argent, non-seulement aux mines d’Europe, mais même à celles de la Chine. Après la découverte des mines du Pérou, les mines d’argent d’Europe furent pour la plupart abandonnées. La valeur de l’argent fut tellement réduite, que le produit de ces dernières ne pouvait plus suffire à payer les frais de leur exploitation, ou remplacer, avec un profit, les dépenses de nourriture, vêtement, logement et autres choses nécessaires qui étaient consommées pendant cette opération. La même chose arriva à l’égard des mines de Cuba et de Saint-Domingue, et même à l’égard des anciennes mines du Pérou, après la découverte de celles du Potosi.

Ainsi, le prix de chaque métal à chaque mine étant réglé en quelque sorte par le prix de ce métal à la mine la plus féconde qui soit pour le moment exploitée dans le monde, il en résulte que, dans la plus grande partie des mines, ce prix ne doit guère s’élever au-delà de la dépense de l’exploitation, et qu’il peut rarement fournir une bien forte rente au propriétaire. Aussi, dans la plupart des mines, la rente ne compose-t-elle qu’une petite part du prix du métal, et une bien plus petite encore lorsqu’il s’agit de métaux précieux. Le travail et le profit forment la majeure partie de ce prix.

La rente moyenne des mines d’étain de Cornouailles, les plus fécon-