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œuvre l’invention des hommes, soit pour l’utilité, soit pour la décoration des bâtiments, de la parure, de l’équipage ou du mobilier : de là, la demande des fossiles et des minéraux renfermés dans les entrailles de la terre ; de là, la demande des métaux précieux et des pierres précieuses.

Ainsi, non-seulement c’est de la nourriture que la rente tire sa première origine, mais encore, si quelque autre partie du produit de la terre vient aussi par la suite à rapporter une rente, elle doit cette addition de valeur à l’accroissement de puissance qu’a acquis le travail pour produit de la nourriture, au moyen de la culture et de l’amélioration de la terre.

Cependant, les autres parties du produit de la terre, qui, par la suite, viennent à rapporter une rente, n’en rapportent pas toujours. La demande n’en est pas toujours assez forte, même dans les pays cultivés et améliorés, pour que le prix qu’elles rendent soit au-delà de ce qu’exigent le payement du travail dépensé pour les amener au marché et le remplacement du capital employé pour le même objet avec ses profits ordinaires. La demande sera ou ne sera pas assez forte pour cela, d’après différentes circonstances.

Par exemple, la rente que rapportera une mine de charbon de terre dépend en partie de sa fécondité, et en partie de sa situation.

On peut dire d’une mine, en général, qu’elle est féconde ou qu’elle est stérile, selon que la quantité de minerai que peut en tirer une certaine quantité de travail est plus ou moins grande que celle qu’une même quantité de travail tirerait de la plupart des autres mines de la même espèce.

Quelques mines de charbon de terre, avantageusement situées, ne peuvent être exploitées à cause de leur stérilité ; le produit n’en vaut pas la dépense ; elles ne peuvent rapporter ni profit ni rente.

Il y en a dont le produit est purement suffisant pour payer le travail et remplacer, avec les profits ordinaires, le capital employé à leur exploitation ; elles donnent quelque profit à leur entrepreneur, mais point de rente au propriétaire. Personne ne peut les exploiter plus avantageusement que le propriétaire, qui, en faisant lui-même l’entreprise, gagne les profits ordinaires sur le capital qu’il y emploie. Il y a, en Écosse, beaucoup de mines de charbon qui sont exploitées ainsi, et qui ne pourraient pas l’être autrement. Le propriétaire n’en permettrait pas l’exploitation à