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Le grain, qui est la nourriture des gens du peuple, est plus cher en Écosse qu’il ne l’est en Angleterre, d’où l’Écosse tire chaque année des approvisionnements très-considérables[1]. Le blé anglais doit se vendre nécessairement plus cher en Écosse, qui est le pays où il est apporté, qu’il ne se vend en Angleterre, le pays d’où il vient ; et proportionnellement à sa qualité, il ne peut pas se vendre plus cher en Écosse que le blé écossais, qui vient au même marché en concurrence avec lui. La qualité du grain dépend principalement de la quantité de farine qu’il rend à la mouture, et à cet égard le blé d’Angleterre est tellement supérieur à celui d’Écosse, que, quoique souvent plus cher en apparence ou en proportion de sa mesure en volume, il est en général à meilleur marché dans la réalité, ou en proportion de sa qualité ou même de sa mesure en poids. Au contraire, le prix du travail est plus cher en Angleterre qu’en Écosse. Si donc le travail du pauvre suffit dans cette partie du Royaume-Uni pour le mettre en état de soutenir sa famille, il doit, dans l’autre, mettre l’ouvrier dans l’abondance. Il est

  1. C’est le contraire qui arrive aujourd’hui : le grain n’est pas, généralement parlant, aussi cher en Écosse qu’en Angleterre ; et l’excédant des exportations est presque toujours en faveur de l’Écosse. Mac Culloch.