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Il y aurait donc du profit à la faire rentrer. En France, il y a sur la fabrication de la monnaie un seigneuriage d’environ huit pour cent, et on dit aussi que lorsque la monnaie de France est exportée, elle rentre d’elle-même[1].

Les variations accidentelles qui surviennent au marché dans le prix de l’or et de l’argent en lingot, proviennent des mêmes causes que celles qui font varier le prix de toutes les autres marchandises. Les pertes fréquentes qui se font de ces métaux par divers accidents sur terre et sur mer, la dépense continuelle qu’on en fait pour dorer en couleur et en or moulu, pour les galons et les broderies, le déchet que produisent l’user et le frottement, tant dans la monnaie que dans les ouvrages d’orfèvrerie[2], tout cela exige, pour réparer ce déchet et ces pertes, une importation continuelle dans tous les pays qui ne possèdent pas de mines en propre. Nous devons présumer que les marchands qui font cette importation, cherchent, comme tous les autres marchands, à proportionner chacune de leurs importations aux demandes du moment, autant qu’il leur est possible d’en juger ; cependant, malgré toute leur attention, ils sont quelquefois au-delà, quel-

  1. Ceci est une erreur dans laquelle le Docteur Smith est tombé pour avoir suivi le Dictionnaire des Monnaies de Bazinghen. En 1771, le seigneuriage sur les monnaies d’or fut fixé en France à 1 4/15 pour cent, et sur l’argent à 1 7/24 pour cent. En ce moment il est si peu élevé qu’il couvre à peine les frais de monnayage, qui ne sont que de 1/3 pour cent sur l’or et de 1/2 pour cent sur l’argent. Voyez Necker, Administration des finances, tom. III, p. 8. Mac Culloch.
  2. Ce déchet est ce qu’on nomme frai en terme de Monnaie.