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PRÉFACE

DE CETTE NOUVELLE ÉDITION.




Le grand ouvrage d’Adam Smith est resté le livre classique par excellence en économie politique. C’est par celui-là qu’il faut commencer l’étude de la science, qui peut-être s’y trouve toute entière encore, malgré les nombreux écrits dont les auteurs se vantent de l’avoir renouvelée de fond en comble. Mais la traduction qu’en a publiée M. le comte Garnier au commencement de ce siècle, quoique très-supérieure à celles de Blavet et de Roucher, n’était plus à la hauteur des progrès qu’a faits l’art de traduire dans ces derniers temps. Elle n’était même plus au niveau de la science, dont le vocabulaire s’est enrichi et rectifié tout à la fois, depuis que l’enseignement public a permis d’en discuter les termes et d’en fixer la valeur. Notre célèbre économiste J. B. Say a pris une grande part à cette réforme du langage économique ; M. de Sismondi y a beaucoup contribué aussi, et le petit livre de Malthus sur les définitions en économie politique a mis en regard les opinions de tous ces maîtres, y compris les siennes. La langue de la science peut donc être considérée aujourd’hui comme fixée, et ses termes comme suffisamment définis ; mais ils ne l’étaient pas encore lorsque M. le sénateur Garnier entreprit sa traduction d’Adam Smith.

Il suffit de jeter un regard rapide sur les précédentes éditions pour s’en apercevoir. Le savant traducteur a souvent