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qu'on lui présentera, ceci encouragerait beaucoup les cultivateurs à ramasser leur coton avec soin, et à venir le lui offrir. Bien des fermiers peuvent déjà faire cela facilement, et, dans quelques endroits, des acheteurs anglais trouveraient ce mode d'affaires assez praticable. Mais, en général, l'Européen fixé dans l'intérieur doit traiter avec les petits marchands du voisinage. Ceux-ci rassemblent les produits de la localité dans des réservoirs, et peuvent ainsi lui fournir des quantités suffisantes ; ils ont quelque capital, et on peut les forcer à tenir leurs engagements. C'est ainsi que les Européens de l'intérieur font les affaires, et qu'ils doivent, en majeure partie, continuer leur commerce.

Mais il résulte de cela même de grands avantages ; le coton ainsi rassemblé est plus pur et exempt du mélange de différentes provenances ; les marchands de village obtiennent un meilleur prix pour la bonne qualité, et traitent en conséquence avec les fermiers; le coton arrive alors à Bombay avec la marque de l'Européen, et c'est une assez bonne garantie contre la fraude et la falsification.

En outre, un établissement européen, assez grandement monté, trouverait du profit à l'introduction de machines pour le nettoyage et l'emballage. Plusieurs rouleaux mécaniques, d'après le principe du churka indien, ont été inventés en Angleterre ; mais aucun d'eux, jusqu'ici, n'est assez simple et assez bon marché pour être employé par les indigènes. Quelques-uns, cependant, peuvent être avantageusement employés avec la vapeur, et un établissement européen trouverait peut-être du bénéfice à en avoir autant qu'il en faudrait pour nettoyer tout le coton. Dans ce cas, les Européens achèteraient leur coton dans la coque, ou kuppas, ainsi que l'appellent les Indiens, et le nettoieraient beaucoup plus rapidement et plus complètement qu'on ne le fait au moyen du procédé des indigènes. Un nombre considérable de machines viennent actuellement d'Angleterre pour ce travail, et seront bientôt en opération.

Il convient de mentionner ici que la chose très-nécessaire et désirée dans l'Inde est un rouleau mécanique simple et