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80 roupies (200 fr.), et reçoit 30 roupies (75 fr.) comptant. Ainsi chaque contractant réalise un bénéfice et emploie une partie de son capital jusqu'à la livraison du coton et au règlement définitif de ces traités. Il faut encore ajouter que les négociants indigènes de Bombay ont l'habitude de faire des marchés considérables avec les négociants anglais, ou au moins avec les expéditeurs pour l'Angleterre; mais, dans ce dernier cas, l'usage est de ne point donner d'avances. Quand un marchand indigène de Bombay, par exemple, a traité à Oomrawuttee pour plusieurs milliers de candis à livrer en septembre, il s'engage le plus souvent avec des maisons d'exportation à leur livrer telle quantité de coton en février ou en mars, ou à l'époque à laquelle il compte le recevoir, fixant un prix qui puisse l'indemniser de ses risques, puisqu'il fait des avances aux marchands de la ville d'Oomrawuttee, couvrir ses frais de transports, et lui assurer un honnête profit.

Il est presque inutile d'ajouter que ce qui précède est simplement un aperçu de la manière compliquée dont le commerce du coton dans l'Inde s'est fait jusqu'ici. Dans peu de cas peut-être les choses se passent ainsi que nous l'avons exposé ; chaque district a sa manière spéciale de traiter les affaires; dans certains pays les degrés sont plus nombreux, dans d'autres ils le sont moins, et l'ancienne routine du commerce a été entièrement bouleversée depuis deux ans. Le mode d'affaires que nous venons de décrire donnera au lecteur européen une idée assez exacte du système généralement suivi dans l'Inde jusqu'à la crise actuelle en matière commerciale ; ces vieilles coutumes servent encore de base au commerce intérieur du pays.

Bombay, 27 mars 1863.