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peut s'attendre à voir l'Inde augmenter considérablement l'approvisionnement du coton, chaque année. Dans ce cas, le coton de Jurat ne pourrait rester longtemps au-dessous de 1 schilling (1 fr. 25) la livre (1/2 kilo.) sur le marché du pays, et de 300 roupies (750 fr.) à Bombay, et à ce prix aucune récolte n'est, dans l'Inde, aussi avantageuse que le coton. La culture s'étendrait peu à peu sur de grandes portions du pays où le coton n'a pas encore été cultivé pour l'exportation, et il semble raisonnable d'admettre que l'on pourra augmenter l'exportation annuelle de 20 pour 100.

L'augmentation progressive de l'exportation serait, dans cette proportion, ainsi qu'il suit :

Exportation de 1864 2,250,000 balles 1865 2,700,000 1866 3,250,000 1867 3,900,000 1868 4,700,000 1869 5,650,000 [1]

De sorte que, dans six ans, les approvisionnements de l'Inde, en admettant une perte sur le poids, égaleraient le montant jadis produit par l'Amérique.

Si cependant la guerre d'Amérique se terminait promptement et que l'industrie du Sud ne fût pas sérieusement désorganisée, il faudrait attendre un tout autre résultat dans l'Inde. Dans cette hypothèse, le coton de l'Inde descendrait peut-être à 8 pence la livre (80 c. le 1/2 kilo.) en Angleterre, ou 200 roupies (500 fr.) à Bombay, et pourrait rester à ce prix assez longtemps ; et alors le cultivateur n'agirait plus sous l'influence du puissant stimulant qui le pousse aujourd'hui. Cependant ce prix serait parfaite

  1. Après mûre réflexion, je serais disposé à abaisser ces estimations, particulièrement pour les dernières années. Assurément, l'accroissement annuel serait rapide, tant que le coton de l'Inde vaudrait 1 schilling la livre (1 fr. 25 le 1/2 kilog.) ; niais, si les prix descendaient à 8 pence (80 c.), il est douteux que le stimulant fût suffisant pour que la production à exporter dépassât deux millions de balles.