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rience doit nous forcer d’apporter au sien.

Nous rangerons ce système sous six chefs qui nous paraissent comprendre toute la science du gouvernement dans ses rapports avec le bien-être physique de ses sujets ; savoir : 1° formation et progrès de la richesse ; 2° richesse territoriale ; 3° richesse commerciale ; 4° numéraire ; 5° impôt ; et 6° population. Chacun formera le sujet d’un livre. La richesse territoriale et la population n’ont point été l’objet de recherches spéciales pour Adam Smith.

C’est par une marche absolument opposée qu’aujourd’hui même, en Angleterre, les disciples d’Adam Smith se sont éloignés de sa doctrine, et plus encore, à ce qu’il nous semble, de sa manière de rechercher la vérité. Adam Smith considérait l’économie politique comme une science d’expérience ; il s’efforçait d’examiner chaque fait dans l’état social auquel il appartenait, et de ne jamais perdre de vue les circonstances diverses auxquelles il était lié, les résultats divers par lesquels il pouvait influer sur le bonheur national. En le critiquant aujourd’hui, nous nous permettrons d’observer qu’il n’a pas toujours été fidèle à cette manière synthétique de raisonner ; qu’il n’a pas toujours eu en vue le but essentiel qu’il se proposait, les rapports de la richesse avec la population, ou avec la